lundi 19 octobre 2015

Emmanuel Carrère : La classe de neige





La classe de neige

Dès le début de cette histoire, une menace plane sur Nicolas. Nous le sentons, nous le savons, tout comme il le sait, au fond de lui-même l'a toujours su. Pendant la classe de neige, ses peurs d'enfant vont tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d'où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l'instrument, nous savons que quelque chose est en marche. Quelque chose de terrible, qui ne s'arrêtera pas.

MON AVIS :

Ce livre, je l’ai reçu dans mon casier au collège en juin dernier. Suggéré pour la classe de troisième, je l’ai donc lu en ce mois d’octobre pour voir comment il aurait pu être exploitable. Je ne suis pas très convaincue quant à son utilisation en classe mais j’ai plutôt apprécié cette lecture.

Majoritairement lu dans le métro, ce très court roman se lit très facilement. Il est prenant, angoissant, hivernal et tragique. Pourtant, la façon dont il est écrit est séduisante puisqu’on a énormément de difficultés à se stopper. Je ne peux pas dire que je l’ai dévoré mais une fois lancée, les pages défilaient à un rythme effréné. 

L’histoire est celle de Nicolas en classe de neige pour deux semaines avec son école. Cette expérience, nous l’avons presque tous vécue : c’est presque un rituel pour tout écolier. Pour ma part, je garde un souvenir mitigé de mon séjour en classe de neige et les sports d’hiver ne m’ont pas revue depuis. Pour Nicolas, notre héros, le bilan de ce séjour à la montagne est négatif. Dès le départ, son séjour commence mal : son père décide de l’amener lui-même sur le lieu de séjour, Nicolas est donc privé du trajet en bus. Une fois arrivé, son père repart et Nicolas se rend compte d’une chose : il n’a pas sa valise. Il va alors commencer à attendre son père en espérant que celui-ci se rende compte très rapidement de leur erreur. 

Pourtant, son père ne reviendra pas. A cause de son travail, il est injoignable. A partir de là, le roman devient angoissant. Nicolas est un petit garçon ayant énormément d’imagination et son cerveau bouillonne de multiples scénarios.  J’avoue avoir eu beaucoup de mal à apprécier ce petit garçon qui est un particulier. Il m’a paru beaucoup trop en retrait, trop timide, trop rêveur. Néanmoins, je ne pouvais que ressentir de la compassion envers lui. Rejeté par ses camarades, abandonné par son père, subi par sa maîtresse… Il n’a rien pour lui. Sa bulle d’air, il la trouve en compagnie de Patrick, un adulte qui le prend sous son aile. 

La fin du roman est surprenante et malsaine à la fois. Au cours du livre, des indices sont donnés au lecteur : on devine certaines choses permettant de mieux comprendre la personnalité de Nicolas. Le dénouement nous explique que Nicolas n’est pas au bout de ses peines. L’auteur a brillamment donné une atmosphère particulière à son roman : c’est hivernal. On a froid à cause du lieu de l’histoire mais on a aussi froid dans le cœur suite à toutes ces mésaventures. 

En bref : glaçant mais intéressant !

Ma queue est gelé, mon nez est gelé, mes oreilles sont gelés et mes orteils sont gelés. (=Nicolas dans le récit!)



1 commentaire: