mercredi 31 décembre 2014

Bilan mensuel [7]



BILAN n°7 :


C'est l'heure du bilan !
Dans les prochains bilans ainsi que dans celui-ci, vous aurez mes livres lus, les chroniques publiées et mes acquisitions


Livres lus en décembre : (du plus récent au plus ancien)


 Moi, Delphine, 13 ans de Brigitte Peskine - 142 pages (Chronique)




Moi, boy, de Roald Dahl - 219 pages (Chronique)




Alphonse, de Akli Tadjer - 119 pages (Chronique)




The Ocean at the end of the lane, de Neil Gaiman - 256 pages (Chronique)




Total de 638 pages pour 4 livres lus. Très petit score en comparaison avec le mois de novembre...

Mes acquisitions :

Je dis merci au Papa Noël, alias Kevin de Palace-of-books
- Seuls au monde de Emmy Laybourne
- La grotte de cristal de Mary Stewart
- Genesis de Bernard Beckett

Lecture(s) à venir :
 
Je lis actuellement Danbé de Marie Desplechin et  Aya Cissoko.
Je compte relire L'attrape-coeurs de Salinger !
 
Et vous, votre bilan ?

samedi 27 décembre 2014

Akli Tadjer : Alphonse



Alphonse

Au départ Alphonse n'était pas Alphonse : il s'appelle Mohamed et a onze ans. Mais lorsqu'il arrive pour des vacances dans sa famille du Nord le 1er août 1964, il découvre une tribu inattendue : Tante Jeanne, Oncle Salah, Louise et une ribambelle de cousins, tous chrétiens. Et puisque c'est la Saint-Alphonse, Alphonse il devient, par décret de Louise la gniace. Brève sera la vie d'Alphonse, le petit Parisien, qui disparaîtra le 11 août, le jour de l'anniversaire et du départ de Mohamed. Quarante ans plus tard, Mohamed donne rendez-vous à sa cousine Louise au 'Terminus Nord' et se remémore les événements cocasses et douloureux de ce drôle d'été. 

MON AVIS :

Ce roman, que j’ai découvert en faisant mes recherches pour mes cours, m’a tout de suite attirée. J’ai trouvé le titre peu orthodoxe : « Alphonse » n’est pas un prénom très moderne mais il garde un charme certain. Après avoir été interpellée par ce titre, je me suis attardée sur la première de couverture que je trouve très jolie. Elle est sobre et ancienne. Cette vieille photographie de famille a autant de charme que le prénom du petit garçon que propose le titre. De plus, lorsqu’on s’attarde sur la quatrième de couverture, on réalise que cette couverture est parlante et correspond parfaitement à l’histoire du livre. En effet, ce roman c’est Mohamed qui le narre. Il raconte comment il a vécu, 40 ans auparavant, une semaine dans sa famille à côté de Lens, dans le Nord. Il s’appelle Mohamed mais cette famille décide de l’appeler Alphonse, parce que « ça fait mieux » et parce qu’il est arrivé le jour de la Saint Alphonse. 

Cette histoire m’a beaucoup touché. J’ai trouvé qu’elle était pleine de simplicité et de sincérité. En effet, l’histoire d’Alphonse est des plus communes. Akli Tadjer prête sa plume à ce monsieur et à cet enfant pour nous raconter cette petite parenthèse dans la vie de son protagoniste. 

Mohamed a donné rendez-vous à sa cousine Juliette, à la Gare. En attendant celle-ci, il se remémore ce qu’il s’est passé 40 ans auparavant. Ainsi, Mohamed nous raconte comment il a été accueilli dans cette famille nordiste et comment ils l’ont rebaptisé à cause de son nom. En effet, ces gens ne voulaient pas qu’il garde son prénom d’origine arabe car cela ne plairait pas aux voisins et aux gens du quartier. On fait face ici aux préjugés que l’on peut avoir face à quelqu’un qui nous paraît différent. Pourtant Mohamed habite Paris, il est juste venu dans le Nord en vacances. Mais ces origines lui sont coûteuses. 

Nous verrons aussi par son personnage qu’il est difficile de se faire une place au sein d’un groupe et d’une famille soudés. Mohamed ne se fera pas vraiment d’amis. Sous le nom d’Alphonse, il rencontre Théo qui le soutiendra tout au long de son séjour. Théo est un personnage vrai et agréable. C’est un jeune garçon qui prend Alphonse/Mohamed sous sa protection.  Il rencontrera aussi Annabelle, une jeune fille qu’il trouvera très sympathique. Quant à sa cousine, Juliette, elle ne se fera jamais à la compagnie d’Alphonse/Mohamed. Elle m’a paru très fermée d’esprit et rebelle pour son jeune âge. C’est d’ailleurs elle, et non ses parents, qui insiste pour que Mohamed change de nom. Face à ce genre de comportements, j’ai trouvé les adultes de la famille trop laxiste. Pour moi, ce n’est pas un exemple ni un modèle à suivre.

Pourtant, le tout est raconté sans réelle amertume, du moins ce n'est pas avec ce sentiment que Mohamed choisit de raconter son enfance. On imagine que Mohamed est habitué avec le temps à toutes ses brimades et ses conflits à cause de ses origines. Bien évidemment, c’est douloureux mais il essaie de ne pas leur en tenir rigueur. S’il tient à revoir sa cousine, c’est parce qu’il éprouve un certain remords vis-à-vis de Théo et du secret qu’il gardait. Mais rien ne se passe comme prévu…

La fin est émouvante. Non seulement la fin du séjour de Mohamed/Alphonse laisse le lecteur pantois et ému mais les deux derniers paragraphes renverse encore la situation. Pour ma part, je me suis retrouvé dans un ascenseur émotionnel. Cette conclusion est belle et tragique à la fois. Elle fait réfléchir sur l’enfance et sur l’impact que nos actes peuvent avoir sur nos vies d’adultes.

En bref : une histoire simple mais dure, écrite avec une réelle finesse



mardi 23 décembre 2014

Neil Gaiman : The Ocean at the end of the lane




The ocean at the end of the lane

"Les adultes suivent les chemins. Les enfants explorent."
De retour dans le village de sa jeunesse, un homme se remémore les évènements survenus l'année de ses sept ans. Un suicide dans une voiture volée. L'obscurité qui monte. Et Lettie, la jeune voisine, qui soutient que la mare au bout du chemin est un océan...

MON AVIS :

Depuis quelques mois, je rêve de découvrir l’écriture de Neil Gaiman. Je le connais de nom depuis très longtemps, j’ai traduit sa conférence sur les bibliothèques et la rêverie enmai dernier… Et j’ai enfin lu un de ses romans. 

The Ocean at the end of the lane  raconte l’histoire d’un homme qui revient sur les lieux de son enfance... Il se remémore ce qu’il a vécu avec son amie Lettie Hempstock et sa famille. L’homme est mis en scène au début et à la fin du roman. Entre les deux, nous suivons les péripéties de l’enfant qu’il a été.  

L’histoire de ce jeune garçon est très particulière. Dès le début, on se demande qui il est et ce qu’il risque de lui arriver. Neil Gaiman réussit à rendre son personnage attachant et adulte malgré son jeune âge. Son histoire est singulière, fantastique et effrayante.  De pages en pages, l’intrigue prend une ampleur terrifiante. Le rythme de l’histoire vous tient en haleine et les dernières pages sont terminent l’histoire à la perfection. La boucle est bouclée.

Terrifiant, vous dis-je.

Cette chronique est très difficile à écrire. J’ai aimé ma lecture, j’ai aimé les personnages, j’ai aimé les lieux décrits, j’ai détesté ces affreuses créatures peuplant ce monde étrange… Tout comme le personnage principal, j’ai du mal à mettre les mots sur cette expérience. Il est difficile de parler de cette histoire sans en dévoiler trop. En toute honnêteté, je pense qu’il faut lire ce livre pour se rendre réellement compte du pouvoir de l’écriture de Neil Gaiman.  

Dans ce roman, Neil Gaiman prend la plume pour nous montrer, à nous adultes, ce que c’est que l’enfance. Alors que son héros est un jeune garçon, cette histoire ne peut être mise dans la catégorie littérature jeunesse. C’est en cela que la force de son roman réside. De plus, j’ai énormément apprécié quelques très beaux passages du texte, faisant des citations parfaites. Elles allient l’enfance et l’âge adulte de manière subtile et vraie !

Pour résumé en quelques mots, cette première rencontre avec l’environnement de Neil Gaiman a été plus que satisfaisante. Je m’attendais à être transportée par son style et terrifiée par son univers : ces deux attentes ont été plus que remplies et:


C'est ça que j'aime dans les romans!

Voici un échantillon de citations, en anglais. Si vous avez la traduction, n'hésitez pas à la partager.

"I lay on the bed and lost myself in stories. I liked that. Books were safer than other people anyway.” 

I went away in my head, into a book. That was where I went whenever real life was too hard or too inflexible.”

Adults follow paths. Children explore. Adults are content to walk the same way, hundreds of times, or thousands; perhaps it never occurs to adults to step off the paths, to creep beneath rhododendrons, to find the spaces between fences. I was a child, which meant that I knew a dozen different ways of getting out of our property and into the lane, ways that would not involve walking down our drive.”


Growing up, I took so many cues from books. They taught me most of what I knew about what people did, about how to behave. They were my teachers and my advisers.”

Different people remember things differently, and you'll not get any two people to remember anything the same, whether they were there or not.”

vendredi 12 décembre 2014

Paule Du Bouchet : Le Journal d'Adèle



Le journal d’Adèle

Jeudi 30 juillet 1914... Adèle commence le journal qu'elle a reçu pour Noël : un ami, auquel elle peut raconter sa vie, confier ses espoirs, ses craintes et ses secrets. Les années passent dans le petit village de Crécy, en Bourgogne, rythmées par les travaux des champs, les nouvelles du front... La guerre tue, mutile les affame les gens de « l'arrière », endeuille les campagnes. Adèle grandit et rêve de devenir institutrice dans un monde meilleur...

MON AVIS :

La découverte de ce livre est tout récente ! En toute honnêteté, je ne le connaissais pas il y a encore deux mois et je ne pense pas que je l’aurais lu sans ma collègue de 3ème. En effet, elle a eu l’idée de le faire lire aux élèves et j’en ai profité pour le découvrir. Je ne regrette pas du tout cette lecture car elle a été plaisante et enrichissante.

Ce roman se présente sous la forme d’un journal, celui d’Adèle, une jeune fille vivant à la campagne pendant la première Guerre Mondiale. C’est un livre destiné à un public adolescent (entre 12 et 15 ans je pense) mais il fait partie de ces romans qui peuvent être lus avec facilité par des adultes sans que l’on se sente trop vieux, sans que l’on s’ennuie et sans que l’on soit gêné par un style trop simple.

Ce journal nous fait donc découvrir la vie d’Adèle. C’est assez particulier car nous sommes dans les pensées de la jeune fille donc nous la découvrons totalement. La forme du journal nous permet de connaître ses pensées et ses émotions. Pourtant, ces dernières ne sont pas omniprésentes ni trop encombrantes. En effet, avec son journal, la jeune fille nous offre une vision très précise de tout ce qu’il se passe à l’arrière. L’arrière, c’est donc le travail de toutes ces personnes qui ne sont pas au front : les hommes trop vieux ou trop jeunes pour combattre, les soldats blessés inaptes au combat, les soldats en permission et les femmes. Ainsi, pour des lecteurs qui ne sont pas ultra-calés en histoire, c’est un roman plutôt agréable à lire, qui permet de faire une petite mise à jour sur des connaissances qui ne sont pas forcément toutes fraîches. 

Les personnages ne sont pas excessivement développés : nous sommes loin d’une psychologie complexe mais pourtant, nous arrivons à les trouver attachants. Cet attachement vient sans doute du contexte historique très difficile et des sentiments qu’Adèle éprouve. L’auteur fait traverser diverses épreuves à son personnage – heureuses comme malheureuses – et le format du journal intime rend cette histoire réaliste.

Ainsi, ce livre est une bonne petite découverte. Il se lit rapidement, facilement et avec plaisir !

 

vendredi 5 décembre 2014

Joseph Kessel : Le Lion



Le Lion :

Le Lion raconte l’histoire d’un voyageur (l’auteur ?) en visite dans une réserve du Kenya. Ce voyage est l’occasion pour lui d’une rencontre magique et pour le lecteur l’occasion de vivre un superbe safari tout en comprenant petit à petit les relations qui lient une famille pas comme les autres.

MON AVIS :

Cette lecture du Lion vient une fois de plus dans le cadre de mon tout nouveau job de professeur de français. Je l’ai donné à lire à ma classe de 5ème et bien évidemment, je ne pouvais pas couper à cette lecture ! De plus, j’avais hâte de découvrir cette histoire hors du commun entre une petite fille et un lion. Les lions sont des animaux qui m’intriguent et que j’aime beaucoup. C’est donc pleine d’enthousiasme que je me suis lancée.

Pour être honnête, je dois dire que le début est assez long et un peu ennuyeux. J’avais tellement hâte de rencontrer Patricia et son lion King que j’ai trouvé cette mise en route peu attrayante. Pourtant, elle est nécessaire et justifiable. Sans une bonne introduction comme celle écrite par Kessel, nous ne comprendrions pas la petite fille ni le narrateur qui vient à la rencontre de cette réserve du Kenya. Avec ce début, nous comprenons petit à petit qui est Patricia, quel est son environnement et comment elle vit.

L’histoire ne connaît pas de très nombreux rebondissements. La puissance de ce roman réside dans l’écriture et dans la poésie de Kessel, deux points sur lesquels je reviendrais un peu plus loin. L’intrigue se base sur la relation entre Patricia et le lion. Cette amitié qui les lie est au centre de tout. Elle dirige même les relations entre les autres personnages. Si King, le lion, n’avait été qu’un simple animal sauvage, la vie aurait été beaucoup plus simple pour nombre des personnages. Cette amitié est tellement forte que la jeune Patricia en viendrait à perdre pied inconsciemment avec la réalité. Elle est jalouse des lionnes de King, elle refuse qu’il puisse apprécier quelqu’un d’autre qu’elle. Pourtant, sachant que pour écrire ce livre Kessel s’est basé sur une histoire vraie, on sent que ce récit est réaliste. Romancé certes, mais réaliste. 

Néanmoins, malgré ce réalisme, il est difficile de s’attacher au personnage de Patricia. Je l’ai trouvée très difficile, très enfant-gâtée. Ces sautes d’humeur sont insupportables et puériles. De plus, je trouve les adultes trop à l’écoute de Patricia. Seul son père, Bullit, a su me plaire. Il est plein de bonté et sait vraiment ce que cache la réserve, il connaît les bons et les mauvais côtés des choses. La fin de l’histoire rend la petite fille plus touchante. Cette tragédie était prévisible mais Patricia n’y était pas préparée. Pour le coup, nous la voyons plus humaines.

Venons-en au style de Kessel. J’ai beaucoup aimé sa plume. C’est très poétique et les descriptions vous emmènent réellement au Kenya. Elles sont très nombreuses mais elles sont tellement vivantes qu’on ne décroche pas. Kessel nous fait voyager jusqu’au Kenya avec une grâce naturelle : il nous décrit les animaux, les paysages, les coutumes Masaï. Ce roman vous transporte !

En bref : un classique à découvrir et à faire découvrir. 

Un gif du Roi Lion : tout à fait approprié n'est-ce pas ?


PS : L’adaptation de 2003 avec Alain Delon promettait beaucoup mais m’a énormément déçue. A part quelques belles images, on s’ennuie. C’est assez mal interprété (selon moi) et c’est assez mal fait aussi… De plus, il y a quelques ajouts inutiles. Le film ne rend pas justice au roman !