dimanche 28 juin 2015

R.L. Stevenson : L'Etrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde



L’Etrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde

La ruelle est sombre, la silhouette furtive, l'homme pressé.rnUne fillette, par mégarde, le heurte. Et l'irréparable se produit : l'homme la jette à terre, la piétine et s'éloigne, sans cesser de sourire... Hélas, on ne compte plus à Londres les épouvantables crimes de l'étrange Mr Hyde. Étrange ? Plutôt diabolique, songe le brave notaire Utterson. Et quel sinistre lien unit son ami, le pauvre Dr Jekyll, à cet individu dont la seule vue fait frémir ? Car si jamais visage a porté l'empreinte de Satan, c'est bien celui de Mr Hyde...

MON AVIS :

Ce petit roman classique m’intéressait depuis très longtemps. Je remercie chaleureusement Kevin de me l’avoir offert d’ailleurs. Le titre est intrigant, la quatrième de couverture aussi. On ne peut pas dire que j’ai été déçue mais certains points m’ont gênée.

Tout d’abord, l’histoire est très intéressante dans la première moitié du roman. Stevenson fait osciller son récit entre le roman policier et le roman fantastique. Cette ambiguïté disparaît à la toute fin du roman mais malheureusement, cette fin, je l’avais devinée… Et ça m’a un peu gâché ma lecture. Pourtant, je suis persuadé que ce n’est pas sur cette fin que Stevenson voulait centrer son roman mais sur la façon dont il l’amène. Et il l’amène avec brio !

En effet, la deuxième partie du roman est consacrée à toutes les explications servant à lever les zones d’ombres sur tous les mystères du roman. Ces explications peuvent paraître longues mais elles sont brillamment décrites. Il y a une certaine puissance dans les mots de Stevenson et je dis chapeau au traducteur (peut-être qu’un jour je lirai la version anglaise !!). On voit les hésitations de Lanyon et le summum est atteint avec les explications du Dr Jekyll. Tout le cheminement qu’il a suivi, toutes ses émotions nous sont expliqués avec beaucoup de détails mais ils n’étouffent pas le lecteur. Au contraire, j’ai trouvé qu’on était porté par ces explications. J’ai eu l’impression de vivre ce que subissaient Mr Hyde et le Dr Jekyll. 

Néanmoins, le manque de personnages féminins m’a un peu perturbé. Aucun des personnages ne semblent mariés ou fiancés. Je me demande s’il y a une raison particulière à cela. Ensuite, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Je vivais leurs angoisses et émotions mais je n’éprouvais aucun attrait, compassion ou pitié pour eux. Alors qu’ils se veulent réalistes, j’ai trouvé qu’ils étaient à mille lieues de nous. Certes ça se passe à une époque bien différente de la nôtre mais d’ordinaire, cette différence n’est pas gênante. Etre indifférente à ce qu’il pouvait bien arriver aux personnages, c’est quelque chose que je n’aime pas dans une lecture. 

En quelques mots : l’histoire peut sembler facile à comprendre mais les mots et le style de Stevenson relèvent le tout. Cette œuvre mérite son titre de classique !

"C'est bon ça!" Un peu ce que je pensais du roman en écrivant ma chronique.

mercredi 24 juin 2015

Eric-Emmanuel Schmitt : L'Enfant de Noé



L'Enfant de Noé

" - Nous allons conclure un marché, veux-tu ? Toi, Joseph, tu feras semblant d'être chrétien, et moi je ferai semblant d'être juif. Ce sera notre secret, le plus grand des secrets. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ? - Juré. " 1942. Joseph a sept ans. Séparé de sa famille, il est recueilli par le père Pons, un homme simple et juste, qui ne se contente pas de sauver des vies. Mais que tente-t-il de préserver, tel Noé, dans ce monde menacé par un déluge de violence ? Un court et bouleversant roman dans la lignée de Monsieur Ibrahim... et d'Oscar et la dame rose qui ont fait d'Eric-Emmanuel Schmitt l'un des romanciers français les plus lus dans le monde.

MON AVIS :

Sur les conseils d’une de mes collègues, j’ai lu ce roman d’Eric Emmanuel Schmitt. J’ai pu découvrir sa plume il y a une petite dizaine d’années avec Oscar et la dame rose. J’avais beaucoup aimé mais je n’avais pas cherché à renouveler l’expérience. Je ne pense pas encore attendre dix ans avant de lire une troisième œuvre de cet écrivain français.


Ce titre, L’enfant de Noé, place son histoire en 1942. Joseph est un petit garçon juif qui va être recueilli à la Villa Jaune par le Père Pons. Le cadre de la deuxième guerre mondiale est vu et revu mais il est très souvent bien traité par les auteurs. Une fois encore, cela a été le cas.


Joseph est un petit garçon très attachant. Il a sept ans au début de l’histoire et sa naïveté d’enfant ne le quitte jamais. En suivant ses pensées, nous voyons le monde dans lequel il évolue à travers ses yeux. Ce point de vue pertinent permet aussi de saisir l’évolution de Joseph. Petit à petit, il comprend beaucoup de choses et grandit.


La guerre n’est pas expressément décrite, nous sommes plutôt confrontés au quotidien de ces enfants juifs cachés à la Villa Jaune. Ce quotidien est expliqué succinctement mais avec beaucoup d’émotions et de justesse


Ce que j’ai le plus apprécié c’est le côté humain raconté par Eric-Emmanuel Schmitt. Tout d’abord, nous avons la relation de Joseph avec ses parents. Leur séparation arrive tout en douceur et le petit garçon ne se rend pas compte. Lorsqu’il comprend, nous ne tombons pas dans le pathétique. Il a besoin d’affection et il la trouve en la personne de Rudy et du Père Pons. Rudy est comme le grand frère de Joseph mais dans son imagination, le petit garçon inverse les rôles. Quant au Père Pons, Joseph et lui sont liés par un petit secret qui prend tout son sens à l’époque de la seconde guerre mondiale. Ce lien, le même lien qu’un père peut avoir avec son fils, est très puissant et salvateur pour les deux personnages. De plus, le Père Pons est un très bon éducateur.


A travers le Père Pons et les questions innocentes de Joseph, l’auteur évoque les religions, leurs différences et leurs forces. C’est expliqué simplement avec de jolies images. Même si ça n’informe pas complètement sur la religion en elle-même, ça en dit beaucoup sur l’ouverture d’esprit et la nécessité de ne pas les oublier, qu’on soit croyants ou non.


Si je devais trouver un point négatif ce serait la fin. Elle est abrupte et un peu trop belle. Néanmoins, la toute dernière page est très jolie et on sent que le Père Pons a marqué Joseph à vie.


En résumé : cette lecture a été très poétique. La plume d’Eric-Emmanuel Schmitt est douce et agréable. Je lirai sans aucun doute une autre de ses œuvres !

dimanche 21 juin 2015

Erika Johansen : The Queen of the Tearling (tome 1)




The Queen of the Tearling 

It was on her nineteenth birthday that the soldiers came for Kelsea Glynn. They’d come to escort her back to the place of her birth – and to ensure she survives long enough to be able to take possession of what is rightfully hers.

But like many nineteen-year-olds, Kelsea is unruly, has high principles and believes she knows better than her elders. Unlike many nineteen-year-olds, she is about to inherit a kingdom that is on its knees – corrupt, debauched and dangerous.

Kelsea will either become the most fearsome ruler the kingdom has ever known . . . or be dead within the week.

MON AVIS :

Si vous ne le savez pas déjà, sachez que je suis une grande fan de l’actrice Emma Watson. Quel rapport avec ce livre me direz-vous ? Eh bien, il y a quelques temps déjà, Emma Watson a annoncé qu’elle avait adoré cette lecture mais surtout qu’elle avait accepté de jouer le rôle de Kelsea, personnage principal, dans l’adaptation cinématographique de cette trilogie. De plus, elle produira aussi le film avec David Heyman, producteur des films Harry Potter (parmi bien d’autres !). C’est grâce à  Emma Watson que j’avais découvert le roman « The Perks of being a wallflower » pour lequel j’avais eu un réel coup de cœur ainsi que « Love letters to the dead ». C’est donc très confiante que j’ai laissé la chance au premier tome de cette trilogie et autant vous dire que j’ai bien fait. Mon seul regret ? Ne pas l’avoir lu avant ahah. (Mais bénéfice : le tome 2 vient de sortir, je n’aurais pas à l’attendre longtemps !)

Avant de commencer réellement la chronique: je tiens à vous présenter mes excuses pour sa longueur ! J'avais énormément de choses à dire et ça a été très difficile de me restreindre. (En fait, je n'ai pas du tout réussi à me restreindre...)

Moi, écrivant cette chronique.

Ce roman n’a pas encore été traduit en français mais j’espère que ça se fera très rapidement. L’histoire est celle de Kelsea. La jeune fille de 19 ans a vécu depuis sa naissance dans un cottage, cachée de son royaume. En tant que future souveraine, elle est un danger pour son oncle, le Régent et elle a une horde d’assassins à ses trousses. Le jour de ses 19 ans, la Garde de la Reine vient la chercher : il est temps pour elle de monter sur le trône. La tache de Kelsea sera très ardue : tout le royaume est corrompu et livré à la débauche, la reine de Mortmesne est aux frontières… Pour monter sur le trône et y rester, de nombreuses épreuves attendent la jeune fille.


De nos jours, la littérature de manière générale à une fâcheuse tendance à opter pour un choix de narration à la première personne. Ici, que nenni. Nous retrouvons la troisième personne du singulier et c’est le top. Etre tout le temps dans la tête d’un même personnage, c’est exaspérant. Ce n’est donc pas le cas ici. Nous suivons Kelsea de l’extérieur. Nous avons accès à ses pensées mais dans une moindre mesure. De plus, tous les chapitres ne sont pas basés sur elle ce qui nous permet de nous familiariser avec d’autres personnages et de faire avancer l’histoire à un bon rythme. 


L’intrigue, à première vue, ne paraît pas exceptionnelle : c’est politique, il y a de la magie et nous sommes dans un univers fantasy médiéval où se mêlent quelques éléments de notre époque contemporaine. Le fait de mélanger le médiéval avec notre époque est intéressant, à mon sens. A l’époque de Kelsea, soit 300 ans après notre époque, les hommes vivent comme au Moyen Age, toute la technologie a disparu. Il n’y a plus de médecins, du moins chez les Tearling, on ne sait plus non plus (officiellement) fabriquer de poudre à canon. Pour certains, ce mélange pourrait être incohérent puisque nous n’avons pas réellement d’explications à tout cela. Personnellement, ça m’a plu : ça reste plausible, nous n’avons pas spécialement besoin d’avoir le détail et nous pouvons laisser notre imagination faire le travail.


Nous découvrons les us et coutumes du pays de Tearling, sur lequel doit régner Kelsea. Beaucoup de choses sont à revoir et à changer, elle a une très forte empathie pour ses sujets et l’écriture d’Erika Johansen est telle que nous la ressentons aussi en tant que lecteur. Ensuite, l’intrigue est menée par plusieurs personnages. Que ce soit Kelsea, l’héroïne, ou les personnages secondaires, presque tous ont droit à un passage selon leur point de vue, même les « méchants » de l’histoire. De ce fait, nous avons une longueur d’avance sur chacun des personnages, nous comprenons des choses qu’ils ne découvriront qu’ultérieurement. Néanmoins, certains personnages dévoilent des informations auxquels nous n’avons pas accès, elles sont délibérément cachées par le narrateur. Ces informations sont notamment identitaires. La curiosité du lecteur est forcément piquée.


Je suis une lectrice qui attache énormément d’importance aux personnages : ici, j’ai été servie. Ils sont nombreux mais ils nous sont introduits petit à petit, avec douceur. Impossible de s’y perdre. Certains sont détestables à souhait, d’autres sont plus ambigus et les derniers sont sympathiques. Commençons par parler de Kelsea. C’est une jeune fille somme toute assez banale, du moins, c’est ainsi qu’elle se voit. Elle se trouve laide, elle est décrite comme étant plutôt ronde (à mon avis, elle a plutôt une taille dans la moyenne, c'est-à-dire que je l’imagine rentrer dans un jean taille 40 voire 42 maximum). A un moment donné, elle évoque le besoin de faire un régime. Certains internautes critiquent cette précision : « Elle veut se sentir belle en maigrissant, ça renvoie encore une mauvaise image de la femme ». Oui, Kelsea ne se trouve pas jolie, oui Kelsea manque de confiance en elle. Mais la jeune fille a vécu 19 ans en autarcie, sans voir personne d’autre que ses parents adoptifs. De plus, sa mère adoptive faisait tout pour la déstabiliser et pour que Kelsea sache qu’elle n’était pas en vie pour être coquette. Alors, une fois confrontée aux jolies femmes croisées à la Cour, nobles ou servantes, je peux comprendre son malaise. De plus, elle est désireuse d’apprendre à combattre avec l’épée et elle est consciente qu’elle doit être en meilleure forme physique. Pour moi, la jeune fille montre qu’elle est normale : elle fait preuve de courage mais on sent son besoin d’avoir plus confiance en elle. Si ça passe par un régime, alors pourquoi pas ? De plus, elle se sait quelconque et le premier homme qu’elle trouve attirant lui dit sans prendre de gants qu’elle n’est pas à son goût. Tu m’étonnes que son manque de confiance en elle soit important ! Pourtant, elle ne se laisse pas abattre et finalement, tout cela n’est qu’un détail. En Kelsea, j’ai vu une jeune femme combative prête à tout pour sauver son royaume. Et en étant parfois trop téméraire et maladroite, elle fait de grosses erreurs qui vont lui coûter beaucoup, ainsi qu’à son peuple. Pour une fois, nous ne sommes pas face à une héroïne qui ne verra pas ses actions sans conséquences. Pour une fois, nous sommes face à une héroïne qui ne sait pas très bien ce qu’elle fait et qui n’excelle pas du premier coup et qui ne parvient pas non plus à maîtriser en un clin d’œil des pouvoirs exceptionnels. Ce schéma, je trouve que nous l’avons assez vu et c’est agréable de voir un changement ici.


Ensuite, j’ai adoré trois personnages, tous masculins : the Fetch, Pen et Mace. The Fetch est très peu présent mais il marque les esprits. D’emblée, nous comprenons qu’il a de l’allure, du style, du charisme. On sait très peu de choses sur lui, il titille notre intérêt. A chaque page, j’espérais qu’il ferait une apparition. On devine qu’il peut potentiellement devenir le prochain « love interest » de Kelsea : elle se sent attirée même si c’est un hors-la-loi qu’elle devrait arrêter. D’un autre côté, nous avons Pen. Il est le garde du corps attitré de Kelsea, il est discret mais sa présence est indispensable à Kelsea. Avec lui, à demi-mot, on comprend qu’il pourrait ressentir quelque chose pour la jeune fille. Le point de vue externe nous permet d’arriver à cette conclusion, mais je suis persuadée que ni lui ni elle ne sont conscients de l’attirance de Pen.  Au-delà de cela, je le trouve très simple et je pense qu’il risque de nous surprendre par la suite. The Mace, quant à lui, est le bras droit de Kelsea. Sans lui, elle ne serait rien et elle ne saurait pas gouverner (d’autant plus qu’elle tâtonne encore beaucoup). Il sait tout, il voit tout et pourtant fait quelques erreurs. Je n’imagine pas la suite sans lui. D’autres personnages, comme la Red Queen, l’ennemie Mortmesne de Kelsea, sont moins présents et moins plaisants mais je ne peux pas m’empêcher d’être intriguée. Elle est mauvaise mais elle semble tout aussi perdue que Kelsea.

J'ai beaucoup apprécié le fait qu'il n'y ait pas d'histoire d'amour centrale, prenant le pas sur l'intrigue. L'amour n'est pas complètement absent mais il n'est pas au premier plan. On devine ces histoires plus qu'on ne les voit. 
Ensuite, j'avais cru comprendre que la violence, le viol et la corruption était traités d'une manière innovante. Je m'attendais donc à ce que ça soit plus mis en avant. On comprend que Kelsea condamne tout cela, qu'elle sauve des jeunes femmes de leurs maris violents, qu'elle veut protéger les victimes et sanctionner les coupables. Elle est horrifiée face à la violence faites aux enfants et elle agit en conséquence. Mais en parallèle, nous sommes confrontés à la Reine de Mortmesne qui s'amuse avec ses propres esclaves sexuels et qui n'hésite pas à livrer des enfants à une sorte de démon... L'atmosphère générale ressentie est particulière. J'ai l'impression que l'auteur veut écrire une oeuvre féministe mais sa plume reste hésitante et les idées féministes ne sont pas assez transparentes et claires.


Pour conclure : oui on peut être énervé par le personnage de Kelsea qui se trouve laide et qui n’a pas confiance en elle. Oui on peut penser qu’il y a des incohérences dans l’histoire (celle qui m’a marqué : les gardes qui campent et qui semblent très peu protéger Kelsea… ils préfèrent boire et chanter). Mais le tout reste cohérent et prenant. Je ne me suis pas ennuyée. Il y a quelques détails inutiles mais qui ne m’ont pas gênée. Au contraire, ils font partie du style général de l’auteur. Et sur moi, ça a fonctionné. Vous le savez, il est difficile pour moi d’attribuer un coup de cœur à une lecture. Ici, je n’en suis pas loin. Alors, donnez sa chance à ce premier tome : c'est une lecture vivante, fantasy et qui tente l'innovation.

samedi 13 juin 2015

Marie Pavlenko : Le Livre de Saskia, tome 3





Le Livre de Saskia, tome 3 : Enkidare.

Après l'attaque du Nid, c'est la débâcle. Obligée de se réfugier à Arion, Saskia héberge les survivants. Mais Tod est gravement blessé, et de nouvelles attaques fragilisent le petit groupe. Saskia ne peut plus reculer : il lui faut trouver le Surclan, et éclaircir le mystère du Cercle des cent. Elle part donc à la recherche de ses ennemis, sans rien soupçonner, ni de leur puissance, ni de leurs effrayants secrets…

MON AVIS : Risque de spoilers sur les tomes 1 et 2.

En février dernier, j’ai découvert la trilogie de Marie Pavlenko : Le Livre de Saskia. J’ai dévoré le premier tome. Il y a une quinzaine de jours, j’ai dévoré le tome 2 et je me suis précipitée sur l’ultime volet, heureusement que je l’avais sous la main.

Ce troisième tome conclut merveilleusement bien la trilogie. Tous nos personnages favoris (ou détestés, soyons honnêtes) sont de nouveau en action. L’intrigue suit son cours et finit en apothéose. Avec ce roman, nous avons les réponses à toutes nos questions et je vous assure que c’est avec regret que je l’ai refermé définitivement.

Le Nid a été attaqué et nous retrouvons les survivants quelques temps après cette catastrophe. On apprend qui a survécu, qui est blessé et qui a disparu. Saskia est en route vers le repère Gardien, à Paris, où elle va rencontrer une personne très importante pour elle. De là, tout s’enchaîne à nouveau très rapidement, sans pour autant que cela semble trop simple, comme dans les tomes précédents. Bien que j’aie adoré les premiers tomes, j’avais peur de me lasser, d’autant plus que j’enchaînais les tomes. Mais cette appréhension s’est très vite envolée. L’intensité des actions y est pour beaucoup. Nous suivons nos protagonistes dans diverses parties du monde, nous suivons leurs doutes et leurs découvertes. Il ne se passe pas une seule page sans que quelque chose ne se passe. Mon passage préféré sera le combat de Tod avec tous les Enkidars qui se rangent à ses côtés. J’ai trouvé ce moment très fort, très puissant et pour moi c’est l’apogée de toute la saga. Néanmoins, le sauvetage de Fréa est tout aussi incroyable et fort en émotions. Pour finir, un sacré lot de révélations nous tombe dessus !

La clausule du roman est très importante. Nous découvrons le fin mot de l’histoire : le Surclan, le Cercle des cents, la prophétie du Troisième Enkidar… Et je dois dire que je ne m’attendais pas du tout à certains éléments de réponses. Comme très souvent, nous avons toutes les explications à la fin mais nous ne sommes pas submergés. C’est limpide et étonnant. L’histoire ne se clôt pas de manière tragique mais nous ne sommes pas non plus face à un happy end. Personnellement, elle me convient parfaitement, il y a un juste équilibre. J’ai tout de même été étonnée par la réaction de Saskia face à Jenna, à la fin du roman. Je ne m’étais pas rendue compte de la force de leurs liens et j’ai eu l’impression que ça arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe. Néanmoins, ce passage reste tout à fait beau et émouvant aussi.

Du côté des personnages, je me suis donc réellement attachée à eux : Saskia, Tod, Mara, Niels, Gwen, Domitille, Jenna, Victor, Arbelle et j’en oublie ! Mon coup de cœurest définitivement pour Niels, je l’ai trouvé vraiment charismatique. Il est rare de voir une figure paternelle aussi bien représentée dans ce genre de roman, du moins, je n’en garde pas de souvenirs ! J’aurais aimé en savoir un peu plus sur Fréa et les Gardiens. 

En bref  : cet univers m’a vraiment énormément plu : sa mythologie, son fonctionnement, ses personnages. Je ne regrette absolument pas cette lecture et je ne peux que vous encourager à découvrir cette trilogie et la plume de Marie Pavlenko !