dimanche 29 septembre 2013

Victor Dixen : Animale

Animale :

Et si le conte le plus innocent dissimulait l'histoire d'amour la plus terrifiante ?
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832. Blonde, dix-sept ans, orpheline, vit depuis toujours dans un couvent, entourée de mystères. Pourquoi les soeurs l'obligent-elles à couvrir ses cheveux d'or et à cacher sa beauté troublante derrière des lunettes noires ? Qui sont ses parents et que leur est-il arrivé ? Quelle est la cause de ses évanouissements fréquents ?
Blo
nde est différente et rêve de se mettre en quête de vérité. Alors qu'elle s'enfuit du couvent pour remonter le fil du passé, elle se découvre un côté obscure, une part animale : il y a au coeur de son histoire un terrible secret.

MON AVIS :

Après avoir lu quelques critiques élogieuses sur ce roman, j'ai décidé de me le procurer et de le lire très rapidement. Ce qui était un coup de tête se révèle être une bonne décision.

Animale raconte l'histoire de Blonde, une jeune fille abandonnée à sa naissance et qui vit depuis au couvent de Saint Ursule. Ce qui m'intéressait dans ce roman était la réappropriation du conte de Boucle d'Or par l'auteur. Je ne connais pas très bien l'histoire originale mais j'avais envie d'en découvrir un nouveau versant. Le roman est découpé en trois parties et chacune démarre par un extrait, très bien choisi, du conte de Robert Southey. Ces extraits m'ont même donné envie de lire cette première histoire. L'histoire de Blonde reste tout de même très éloignée du conte et c'est cela qui fait la force du roman. Victor Dixen s'est inspiré du conte mais il a su se le réapproprier entièrement.

L'histoire de Blonde mais aussi de son passé est passionnante. Les aventures qui arrivent à la jeune fille sont sans précédent. Certains éléments se devinent très rapidement mais d'autres sont beaucoup plus inattendus. On suit une vraie progression de l'histoire et de l'intrigue. Dès les premières pages, on est plongé dans un monde proche du nôtre (la France sous Napoléon, pour faire simple !) mais qui recèle pourtant des secrets insoupçonnés. Au fur et à mesure des découvertes de Blonde et de ses alliés, on s'imagine un autre monde, un monde que l'on pourrait qualifier de parallèle au nôtre. Cette histoire est à la fois belle et terrifiante, surprenante et haletante. La question du genre, du registre est ici discutable. Le classer en roman jeunesse pourrait lui porter préjudice mais ce n'est pas non plus de la Young Adult. Cette histoire se place entre les deux, dans un genre indéterminé mais qui plaira à de nombreux fans de conte et de fantasy.

Les personnages font aussi beaucoup dans la qualité du roman. Il n'y a pas réellement de stéréotypes, pas réellement de clichés. Si on les cherche, on peut les trouver mais à première vue, ils sont originaux. Ils n'ont rien de nouveau mais ils apportent un peu de fraîcheur, du moins c'est ce que j'ai ressenti à la lecture. On a Blonde, Gaspard, les sœurs, Bérénice, Mme Lune, Maître Ferrière et beaucoup d'autres. Blonde est attachante et je l'ai trouvée très courageuse. Elle fait preuve d'une très grande force morale et n'est pas l'héroïne naïve à laquelle on aurait pu s'attendre. Gaspard prend vraiment de l'importance dans la dernière partie du livre. C'est le personnage qui m'a le plus déçu. Je l'apprécie beaucoup mais malheureusement je l'ai trouvé un peu trop sous-développé. Il lui manque un peu d'étoffe. J'aurais sûrement préféré le voir plus présent même si la dernière partie lui fait la part belle. Deux autres personnages m'ont énormément plu mais pour ne rien dévoiler, je préfère ne pas en parler. Toujours est-il que j'ai trouvé leur histoire très belle malgré son côté tragique.

Enfin, j'ai été absolument bluffée par le style d'écriture. Évidemment, pour les puristes, c'est loin d'égaler Proust. Mais ce n'est pas ce que l'on recherche non plus dans ce style de romans. L'écriture de Victor Dixen est travaillée. J'ai trouvé les formulations de phrases très bien faites et le vocabulaire utilisé très riche. Je dirai que le style se trouve entre le registre courant et le registre soutenu. C'est quelque chose qui m'a énormément plu car je regrette le style parfois trop pauvre dans les romans jeunesse. Le jeune lecteur est capable de bien des choses et j'ai parfois l'impression que les auteurs ont tendance à l'oublier.

Vous l'aurez donc compris, cette lecture m'a énormément plu. Gallimard Jeunesse a eu raison de laisser sa chance à Animale et à Victor Dixen. Nous suivons une histoire prenante basée sur un conte connu de tout le monde mais pourtant très différente. Les personnages vous parlent et vous vous mettez dans leur peau grâce à un style fluide et prenant. 
 
Lu et chroniqué en septembre 2013

jeudi 26 septembre 2013

Balzac : Le Père Goriot

Le père Goriot

Rastignac est un jeune provincial qui cherche à s'insérer dans la socié parisienne. Il lui manque les manières et l'argent. Pour parvenir, il côtoie les femmes du monde, mais reste attaché à son voisin de la pension Vauquer, le père Goriot, vieillard malheureux abandon de ses filles. Vautrin, forçat évadé, Marsay, politicien ambitieux, et Rubempré, écrivain talentueux, sont animés du même désir de pouvoir. Ils apprennent, chacun à leur manière, les complicités et les alliances indispensables dans une société gouvernée par les intérêts. Seules figures du désintéressement : le père Goriot, vaincu par son amour paternel, et Mme de Beauséant, abandonnée du Tout-Paris. La passion bout dans cette maison comme dans une cocotte-minute, les pages se tournent toutes seules ; c'est ce que chaque palier de la pension Vauquer est devenu.

MON AVIS :

Il y a environ un an, j'entamais cette lecture, déterminée à découvrir enfin Balzac. Balzac est un monument de la littérature française et il manquait cruellement à ma culture. Au bout de trente pages, j'ai posé le livre avec la ferme intention de le reprendre très vite. Pourtant, je n'ai repris cette lecture qu'en septembre 2013 en recommençant depuis le début, bien évidemment. Et cette fois, je n'ai reposé le livre qu'une fois celui-ci terminé.

Tout d'abord, attardons nous sur les personnages. Balzac nous dresse une galerie de portraits très riche. Ils sont assez nombreux mais tous sont nécessaires au bon déroulement de l'histoire. Il est impossible de ne pas ressentir soit de la sympathie soit de l'antipathie pour eux. Ils sont tous présentés d'une telle façon que nous pouvons sans problème émettre un jugement. Le père Goriot m'a beaucoup touché. Il se dévoue tellement pour ses deux filles et pour si peu qu'il fait mal au cœur. Ses deux filles sont absolument hypocrites, fières, orgueilleuses. Elles cachent leur véritable nature à leur père et je trouve ce type de comportement absolument aberrant. Le personnage d'Eugène Rastignac m'a énormément plu. Il souhaite parvenir dans la haute société parisienne et j'ai aimé suivre ses actions et ses réflexions. On voit qu'il est honnête et gentil malgré tous les gens vicieux qui l'entourent. Il a réellement su m'attirer sa sympathie vers la fin du roman alors que tout s'accélère. Quant aux autres personnages, secondaires, ils sont tous très intéressants à observer. Balzac leur donne une réelle ampleur et un vrai rôle à jouer. C'est vraiment plus qu'appréciable de voir des personnages approfondis et bien bâtis.

Dans ce roman, on ne peut pas vraiment parler d'intrigue mais plutôt d'histoire. En effet, on suit vraiment l'histoire d'Eugène, du Père Goriot, de Vautrin et des autres. Ils gravitent les uns autour des autres pour créer de réelles interactions sociales. C'est en cela que nous lisons une histoire. Il n'y a pas d'intrigue car le suspense n'est pas présent. Mais cela n'empêche pas de suivre avec facilité et envie chaque moment de la vie de ces personnages. Cette histoire nous fait déambuler dans Paris, à pied ou en fiacre, elle nous fait visiter les vieilles pensions comme les belles demeures. L'histoire nous décrit aussi un monde où priment la richesse et les apparences. Le thème de l'argent est récurrent chez Balzac. J'ai bien aimé la façon dont il a traité ce sujet : l'argent peut vous faire faire des folies et vous aveugler.

Le style de Balzac est, lui aussi, extrêmement riche. On sent que tout est travaillé. Alors qu'on pourrait s'attendre à un style lourd, chaque phrase s'enchaîne avec une fluidité déconcertante. Les descriptions longues bien connues de Balzac me faisaient peur. Mais pourtant, grâce à cette fluidité, ces descriptions ne m'ont pas paru imbuvables. Je n'ai jamais décroché pendant ma lecture, tellement les mots défilaient facilement.

En conclusion, pour une première rencontre réelle avec Balzac, j'en ressors ravie. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, on savoure chaque mot, chaque phrase, chaque paragraphe. Ce roman mérite son titre de classique ! 


Lu et chroniqué en septembre 2013

jeudi 19 septembre 2013

Grégoire Delacourt : La liste de mes envies

La liste de mes envies

Jocelyne, dite Jo, rêvait d'être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n'a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c'est Jocelyn, dit Jo, qui s'est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l'épouse) a courbé l'échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu'au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff'Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.

MON AVIS :

Ce livre me poursuit depuis le début de l'été. Je le vois sans cesse un peu partout sur internet et dans les librairies, posé bien évidence. Lors de mes vacances dans le Sud, ma marraine l'avait en sa possession et j'en ai donc profité pour lui emprunter.

Le livre est très court et se lit en une après-midi. L'histoire racontée est très belle, pleine de beaux sentiments mais aussi de sentiments de peur, d'envie, de jalousie. Nous sommes face à une certaine représentation de l'être humain.

La liste de mes envies raconte l'histoire de Jocelyne. Elle tient une mercerie dans la ville d'Arras quand soudain, sa vie connaît un rebondissement assez exceptionnel qui touche vraiment une minorité de personnes. Cette histoire est à la fois belle et triste, drôle parfois.

Je n'ai pas senti d'attachement particulier envers les personnages. Je ne me suis pas sentie en accord, en harmonie avec eux. Il m'était impossible de comprendre la plupart de leurs réactions et pensées. De ce fait, je suis loin d'avoir autant aimé la lecture que je l'imaginais, surtout avec toutes les bonnes critiques que j'ai pu lire.

Pourtant, j'ai lu avec un certain plaisir ce roman très court. Le style de l'auteur contribue à la beauté de l'histoire. Grégoire Delacourt lui donne un côté moraliste et pose la question de l'argent et du bonheur. Cela donne néanmoins lieu à l'apparition de quelques clichés notamment sur les amies de Jocelyne. C'est dommage, je pense que ces personnages auraient pu être beaucoup mieux exploités et cela aurait donné une histoire différente et peut être plus marquante.

En bref, j'ai aimé cette lecture : elle est simple, c'est une jolie histoire. Mais ce n'est pas un roman qui reste gravé à jamais. Une fois la dernière page tournée, je n'ai pas ressenti de vide comme quand je referme un livre qui m'a transportée. S'il vous tente, n'hésitez pas, il mérite tout de même qu'on s'y arrête. S'il ne vous tente pas, reconsidérez le mais ne vous forcez pas !
 
Lu en août 2013, chronique écrite et article posté en août 2013

lundi 16 septembre 2013

Tag du Choixpeau Magique

Un jour, avec Kevin de Palace-of-books, nous avons réalisé qu'il existait peu de Tag Harry Potter. Nos recherches quasi infructueuses nous ont donc poussés à créer le nôtre (et aussi parce qu'on voulait ajouter notre pierre à l'édifice). Après avoir longuement tergiversé, voici notre petit questionnaire destiné à tous les fans de la saga. Toutes les questions ont été écrites avec amour. N'hésitez pas à faire le tag du Choixpeau Magique, que ce soit en vidéo ou par écrit, en entier ou seulement certaines parties ! Taguez par la suite autant de gens que vous le souhaitez, faites tourner bref, rendez-le magique !


L'histoire de Poudlard


1) Comment as-tu découvert la saga ?
2) As-tu les livres en plusieurs exemplaires/différentes versions ?
3) Quel est le passage qui t'a le plus marqué lors de la première lecture ? (tous tomes compris)
4) Quel est le livre qui te fait le plus rêver ?
5) Quel est le livre que tu détestes le plus ?
6) Quelle est ta couverture préférée ?
7) Certains détestent Harry alors que c'est le personnage principal. Quelle est ton opinion ?



La magie des films


1) Que penses-tu des choix (scènes coupées etc) fait pour réaliser les films ?
2) Selon toi, quel décor est le mieux réalisé ?
3) As-tu ressenti la même magie avec les films que lors de la lecture des romans ?
4) Quel acteur a été le plus convaincant selon toi ?
5) Quel est le film que tu préfères ? Et celui que tu détestes ?
6) Que penses-tu des musiques de la bande originale ?
7) As-tu déjà visité les Studios Harry Potter à Londres ?



La Salle sur Demande


1) Si tu étais face à JK Rowling, que lui dirais-tu ?
2) Quel impact la saga Harry Potter a-t-elle eu sur toi ?
3) Pour toi, Harry Potter est une passion. Qu'en pensent tes proches ?
4) Tu préfères les livres ou les films ?
5) Possèdes-tu des objets de collection ? Dis nous lesquels et si possible, montre les nous :)
6) Es-tu déjà allé(e) au parc Harry Potter en Floride ? (Si non, aimerais-tu ? Si oui, vas-tu y retourner pour voir l'extension qui ouvre en 2014 ?)
7) As-tu été à des événements Harry Potter ? Ou organisé des soirées sur ce thème ?

Le Veritaserum


1) Si tu étais un animal de compagnie à Poudlard, lequel serais-tu ?
2) Quelle pièce de Poudlard voudrais-tu être ?
3) Quel poste occuperais-tu au Quidditch ?
4) Quel serait ton patronus ?
5) Si tu pouvais être un sortilège, lequel choisirais-tu ?
6) Quel cours de magie aimerais-tu suivre ?
7) Quel personnage aimerais-tu avoir dans tes amis ?


Vos réponses(Cliquez sur le nom du participant pour lire leur Tag !)

Celles de Palace-of-books
Celles de Titi's Books and Series
Celles de LilyLuna
Celles de Margaud Liseuse  

vendredi 13 septembre 2013

Sally Gardner : Une planète dans la tête

(Couverture VO)
CRITIQUE REALISEE DANS LE CADRE DES CHRONIQUEURS GALLIMARD

Une planète dans la tête

Depuis que ses parents ont dû fuir la pression d'un gouvernement brutal, Standish vit avec son grand-re dans la "zone 7", celle des impurs, privés de tout, surveillés en permanence... Dyslexique, il subit à l'école brimades et humiliations jusqu'au jour où il se lie d'amitié avec son nouveau voisin, Hector. Ensemble, ils rêvent de s'évader sur Juniper, la planète qu'ils ont inventée. Mais Hector et ses parents disparaissent sans laisser de trace... Ont-ils été supprimés ?

MON AVIS :

Tout d'abord, je remercie comme il se doit les éditions Gallimard Jeunesse pour l'envoi de ce nouveau roman. C'est un réel plaisir d'échanger avec cette maison d'Editions depuis plus de trois ans !

J'ai été plus que ravie de recevoir ce titre. Je ne l'avais pas vu au catalogue mais lorsque j'ai vu le nom de l'auteur, j'ai eu un grand sourire. En effet, comme vous le savez si vous avez suivi la vague d'articles précédents sur mon séjour à Londres, vous aurez lu le nom de Sally Gardner, auteur de ce roman « Une planète dans la tête » ! Je l'ai donc rencontrée à Londres, pendant la LeakyCon et elle a une personnalité un peu excentrique au premier abord mais elle est très gentille. J'ai vraiment bien aimé l'écouter lors des panels où elle était présente. N'ayant jamais rien lu d'elle, ce livre tombait à pic !

Une planète dans la tête est un roman original. Nous suivons Standish, un jeune garçon dyslexique vivant dans une société totalitaire. Il n'a plus que son grand père, son ami Hector et les parents de ce dernier. Un jour, Hector et ses parents disparaissent. Standish en souffre beaucoup et à partir de ce moment, sa vie bascule.

L'intrigue est toute simple, idéale pour le public visé. Pourtant, elle cache quelque chose de lourd. Sally Gardner nous dessine à travers les mots un monde totalitaire, lourd et sombre. Elle décrit très peu les lieux mais se concentre sur l'atmosphère de ce monde. On ressent dans la poésie de l'écriture un certain étouffement. Le monde qu'elle a créé est dur, elle nous montre des situations cruelles. Mais à côté de ça, elle nous offre des moments de légèreté et de tendresse entre Standish et son grand-père mais aussi entre Standish et Hector.

Au début de la lecture, il est possible d'être un peu perdu. Standish, qui est le narrateur, nous dévoile au compte-goutte son histoire. Les quelques flash-back nous aident à tout assembler et on suit aisément Standish. On s'attache à lui grâce à la narration interne, elle nous permet de connaître ses émotions de façon très personnelle. Encore une fois, là aussi, la poésie de l'écriture y est pour beaucoup.

A travers ce monde d'horreurs, on décèle quelques notes d'espoirs, parsemés par-ci, par-là. Le livre est découpé en cent chapitres de deux à trois pages qui se lisent à une grande vitesse. La fin est arrivée très vite, même un peu trop. La fin est belle, symbolique et ouverte. Pourtant, je la trouve un peu abrupte. D'un coup, en pleine action, on se retrouve à la dernière page. Je suis frustrée mais pas déçue.

Pour conclure, je dirai donc que ce roman jeunesse est une très jolie découverte. Il explique de manière très simplifiée ce qu'est un régime totalitaire (même si c'est une idée plus que légère, c'est une esquisse). Je lirai avec plaisir d'autres romans de Sally Gardner !
Lu et chroniqué en septembre 2013
A paraître le 26 septembre 2013 

vendredi 6 septembre 2013

Robert Galbraith (JK Rowling) : L'appel du Coucou

The Cuckoo's Calling (Titre VF = L'appel du Coucou) :

Une nuit d'hiver, dans un quartier chic de Londres, le célèbre mannequin Lula Landry est trouvée morte, défenestrée. Suicide. Affaire classée. Jusqu'au jour où l'avocat John Briscow, frère de la victime, frappe à la porte du détective privé Cormoran Strike.

MON AVIS :

Il y a quelques semaines, nous apprenions que JK Rowling avait publié un nouveau roman sous un pseudonyme. La nouvelle a eu l'effet d'une bombe et très vite le roman de Robert Galbraith était en rupture de stock. Etant une fan inconditionnelle de JK Rowling, il me fallait ce roman. Tout ce qu'elle écrira passera entre mes mains. Je me suis donc procurée 'L'appel du coucou' en version originale lors de mon séjour à Londres et il a fallu que je commence la lecture de ce policier dans la foulée.

En effet, avec ce nouveau roman, JK Rowling s'essaie au genre policier. Il est très rare que je lise des romans policiers, non pas parce que je n'adhère pas, mais tout simplement parce que je n'en ai pas l'occasion (et je ne la provoque pas non plus !). J'étais donc plutôt contente de renouer avec le genre, surtout que les quelques critiques que j'ai entendues étaient positives.

Parlons de l'intrigue. Je ne suis pas du tout une grande adepte du genre policier mais j'en ai lu assez pour savoir à quoi m'attendre (plus ou moins !). Dans ce énième roman policier, nous suivons Cormoran Strike, détective privé. Il enquête sur la mort de Lula Landry, top modèle très célèbre. La presse et la police ont conclu au suicide mais son frère, John Bristow, n'en croit pas un mot et engage Strike. Rien qu'avec ce court résumé, on constate que l'intrigue est très classique. Un suicide qui est en réalité un meurtre, c'est monnaie courante. Pourtant, j'ai réussi à être très intéressée par le roman. Ce qui m'intéresse le plus dans le genre policier est le pourquoi et le comment. Evidemment, l'identité du meurtrier est toujours intéressante mais j'aime suivre comment le détective/le policier ou la personne en charge de l'enquête s'y prend pour dénicher les indices, les preuves et en tirer des conclusions. A ce niveau là, JK Rowling a su, une nouvelle fois, tirer son épingle du jeu. On suit l'enquête petit à petit, d'une façon régulière. Au fur et à mesure des pages, on rencontre les témoins, la famille, les amis de Lula Landry. Et le tout est dévoilé de façon clairsemée, il n'y a pas un trop plein d'informations qui arrivent d'un coup. Il y a une réelle clarté dans l'intrigue et dans son dénouement, vous n'êtes pas embrouillés par un surplus de détails inutiles. Et c'est plus qu'agréable !

Pour ce qui est des personnages, j'ai ressenti de l'attachement pour certains, du dégoût pour d'autres et de l'indifférence pour les derniers. JK Rowling a un véritable don pour construire ses personnages, leurs histoires et leur caractère. J'ai pu bien évidemment le constater avec sa saga que l'on ne présente plus mais aussi avec « Une place à prendre », son roman psychologique sorti en 2011. Avec ce roman policier, ce talent ne fait que se confirmer. Derrière chaque personnage, on découvre une véritable identité, une véritable histoire. Elle ne se contente pas de donner une façade à ses personnages, elle leur donne un fond qui revient au lecteur d'explorer. J'ai beaucoup aimé le personnage de Guy Somé, que j'ai trouvé fantaisiste et tout à fait représentatif des stylistes que l'on peut croiser (in real life ou pas). Les autres personnages secondaires sont soit agréables à découvrir soit horriblement détestables. Pourtant, la plupart d'entre eux ne sont vus « physiquement » qu'une seule fois par Strike. L'histoire est découpée d'une telle manière qu'on ne les croise que très peu, voire chacun à leur tour. On ne peut pas donc réellement s'attacher à eux ou vraiment les détester mais le peu que nous donne JK Rowling à leur sujet suffit à nous faire une bonne idée de qui ils sont, d'autant plus qu'ils sont tous régulièrement mentionnés de façon plus ou moins subtile pour qu'ils ne tombent pas aux oubliettes et pour que le lecteur ne soit pas perdu. Le personnage de Robin, la secrétaire de Strike, m'a frustrée. Je l'ai tout de suite bien apprécié et je n'ai pas changé d'avis à son sujet. Néanmoins, j'ai jugé qu'on ne la voyait que trop peu. J'avais envie de plus la voir en action et d'en savoir plus sur elle. J'imagine que la suite nous en dira plus étant donné la situation dans laquelle se trouvait ce personnage dans ce premier opus. Enfin, le personnage de Strike m'a beaucoup plu. Sur certains points, il m'a fait pensée au John Watson moderne, acolyte du bien-aimé Sherlock de la BBC. Il est assez mystérieux, on en découvre d'abord assez peu sur lui puis petit à petit il se dévoile. Il recèle encore pas mal de secrets et il m'intrigue.

En bref, on peut dire que j'ai passé un très bon moment de lecture. Une fois encore, JK Rowling a su me transporter. Peut-être que je ne suis pas totalement objective, mais j'ai fait de mon mieux avec cette chronique. La lecture en anglais de ce roman n'a pas été fastidieuse même si j'ai lu moins vite que si j'avais lu la version française. Avec la VO, j'ai pu prendre mon temps et savourer cette enquête. Aucun regret vis-à-vis de cette lecture !
Lu et chroniqué en août/septembre 2013
A paraître en VF chez Grasset en octobre 2013