jeudi 29 mai 2014

Frank Lyman Baum : Le magicien d'Oz



Le magicien d’Oz

Dorothée, la petite orpheline au rire cristallin, vit avec son chien Toto dans une ferme retirée du Kansas, auprès de son oncle Henri et de sa tante Em. Rien ne semble devoir perturber son existence paisible et joyeuse...jusqu'au jour où un formidable cyclone vient tout bouleverser. Encore assommés par le choc, Dorothée et son compagnon se réveillent, le lendemain matin, dans une bien curieuse contrée...Ici ,les sorcières ressemblent à des fées, les arbres sont doués de parole et les rêves les plus fous se réalisent. A condition, bien sûr, de les formuler devant le Grand Magicien d'Oz. Se lançant à la recherche du mystérieux personnage, la fillette croise en chemin, l'Epouvantail sans cervelle, le Bûcheron en Fer Blanc et le Lion Poltron, qui ont, eux aussi une demande de la plus haute importance à présenter au Magicien.

Mon avis :

Depuis quelques mois, je m’intéresse fortement à l’histoire du magicien d’Oz et de cet univers. Très intéressée par la comédie musicale Wicked (que je n’ai malheureusement pas pu voir à ce jour), j’ai d’abord lu le livre dont elle était tirée (AVIS). Ce livre raconte l’histoire de la méchante sorcière de l’Ouest et j’ai adoré. Merci à Gregory Maguire pour avoir rendu hommage au conte de Franz L. Baum.


Ce conte est le conte original du magicien d’Oz. Paru chez Pocket, il fait environ 175 pages. Toutes ces pages défilent sous vos doigts avec une simplicité déconcertante


Etant donné que nous sommes dans un conte, l’histoire est très simple à suivre. La petite Dorothée arrive dans le pays d’Oz et toutes les aventures s’enchaînent. Au fur et à mesure de ses pérégrinations, Dorothée rencontre beaucoup de personnages. Toutes les péripéties sont simplement racontées et sont surmontées aisément. 


Les personnages comme le lion et l’épouvantail sont très touchants. Ils sont loyaux envers Dorothée et leur relation amicale est très belle à suivre. Chacun d’eux poursuit une quête individuelle tout en ayant l’envie d’aider Dorothée. 


Le monde d’Oz est très fourni. On y découvre beaucoup de créatures, beaucoup de peuples plus ou moins étrange, un magicien étonnant et des ennemis plutôt cocasses. Je m’attendais à ce que ce monde soit un peu plus développé, avec des « méchants » plus poussés et avec un peu plus de caractère.


En bref, ce petit conte est agréable à lire. Les personnages sont attachants et la morale de la fin est très belle. Néanmoins, j’aurais aimé que certains points soient un peu plus développés.

C’est pourquoi je préfère nettement WICKED de Gregory Maguire qui donne une dimension plus importante à cet univers, même si Dorothée est la grande absente de sa réécriture.

Lu et chroniqué en mai 2014 

vendredi 23 mai 2014

Ann Brashares : Ici et maintenant

CRITIQUE REALISEE DANS LE CADRE DES CHRONIQUEURS GALLIMARD


Ici et maintenant

 Suivez les règles.
Souvenez-vous de ce qui s'est passé.
NE TOMBEZ JAMAIS AMOUREUX.

Voici l'histoire de Prenna James, une jeune fille de dix-sept ans qui a immigré aux Etats-Unis, à New York, à l'âge de douze ans. Mais Prenna ne venait pas d'un autre pays. Elle venait... d'une autre époque, du futur. Prenna et ceux qui ont fui avec elle jusqu'au temps présent, doivent suivre un ensemble de règles strictes pour assurer la survie du genre humain : ne jamais révéler d'où ils viennent, ne jamais interférer dans le cours de l'Histoire, et ne jamais développer de relations intimes avec quiconque en dehors de leur communauté. Mais Jenna rencontre Ethan Jarves...


MON AVIS :


Une fois encore, je remercie de tout mon cœur les éditions Gallimard Jeunesse pour cet envoi ! C’est toujours un plaisir de découvrir leur catalogue.


Tout d’abord, j’adore la couverture. Je la trouve pétillante et très représentative du roman et de son héroïne Prenna. Rien qu’en voyant cette couverture, j’avais envie de découvrir le contenu de ces pages. Le résumé, quant je me suis finalement penchée sur lui, était aussi alléchant. J’ai donc sorti le roman de ma PAL peu après son arrivée !


Le monde décrit par Ann Brashares est celui dans lequel nous évoluons, à quelques détails près. En effet, dans ce monde vivent Prenna et sa communauté et ces derniers viennent du futur. Cela change tout. En effet, elle et les membres de sa communauté ne peuvent pas développer de relations avec les gens « du présent ». Pourtant, tout ne va pas se dérouler comme prévu.


La plume d’Ann Brashares a donné naissance à Ethan et Prenna. Ces deux personnages principaux sont au centre du récit. Alors que la quatrième de couverture annonce une histoire d’amour, celle-ci n’est qu’en arrière-plan de l’histoire principale. Cette dernière se base sur la conséquence des voyages dans le temps. Cette idée de voyages dans le temps s’avère être mal exploitée alors qu’elle semblait prometteuse. Selon moi, l’auteur n’exploite pas assez sa trame : tout va un peu vite et les explications ne m’ont pas toujours paru claires. De plus, la résolution de l’intrigue – même si elle est bien préparée – arrive un peu trop rapidement à mon goût et un peu trop simplement concernant certains points. A cela, j’ajouterai que certaines questions restent sans réponse… Les dernières pages laissent la voie à une suite possible mais qui serait sûrement bien fade. (Je précise que je ne sais pas du tout s’il s’agit d’un one-shot ou d’une série !). Alors que je reproche à certains auteurs de faire traîner leurs intrigues pour faire des sagas de dix tomes, je reproche ici à Ann Brashares de n’en avoir fait qu’un. Avec tous les éléments qu’elle fournit dans ce livre, il y avait largement assez de matière pour faire au moins deux tomes. Elle ébauche le schéma d’une dystopie, avec une communauté qui veut régner sur ses membres dans un monde où cette même communauté doit faire profil bas. Ses dirigeants sont évoqués, à peine rencontrés par le lecteur… Et ils plient face à la détermination de Prenna un peu trop aisément. 


Venons-en aux personnages… De nombreux personnages secondaires peuplent le roman mais tous sont en retrait. A vrai dire, ils se trouvent plutôt au troisième plan… Certains comme Katherine, Mr Robert, le SDF auraient pu et auraient dû être plus développés. Les personnages secondaires doivent être aussi intéressants et concrets que les héros. Ann Brashares a voulu se concentrer sur Ethan et Prenna mais c’est raté. Le personnage d’Ethan m’intéressait beaucoup et il était digne d’être suivi de près. Il dégageait un léger charisme et sa personnalité joyeuse rendait la lecture digne d’intérêt. Quant à Prenna, le fait d’être dans ses pensées avec la narration à la première personne lui a desservi. Je n’ai pas su apprécier la jeune fille. Son histoire avec Ethan était mignonne et bien amenée, pourtant leur alchimie sonnait parfois faux, surtout du côté de Prenna. 


Néanmoins, j’ai beaucoup aimé la réflexion qu’Ann Brashares nous offre sur notre planète. Par son histoire, elle essaie de nous faire réfléchir sur l’écologie et sur les rapports humains. Ça reste léger tout en étant marquant et sans transformer le roman en leçon de moral.


En somme : un roman avec du potentiel sous exploité que je n'ai pas détesté mais que je n'ai pas adoré non plus

Parution le 4 juin 2014 aux Editions Gallimard Jeunesse
Lu et chroniqué en mai 2014    

mercredi 21 mai 2014

John Boyne : Mon père est parti à la guerre



CRITIQUE REALISEE DANS LE CADRE DES CHRONIQUEURS GALLIMARD
Mon père est parti à la guerre

28 juillet 1914. Le jour où la guerre éclate, le père d'Alfie promet qu'il ne s'engagera pas. Et rompt sa promesse le lendemain. Quatre ans plus tard, Alfie ignore où il se trouver. Est-il en mission secrète comme le prétend sa mère ? Alfie veut retrouver son père.

MON AVIS :

Pour commencer, un grand merci aux éditions Gallimard Jeunesse/On lit plus fort pour l’envoi de ce roman. Lorsque je l’ai vu dans ma boîte aux lettres, j’ai été très heureuse. En effet, deux jours plus tôt, j’avais hésité à le prendre en VO dans ma librairie (avant de me rabattre sur un roman de Neil Gaiman).


En cette année 2014, nous commémorons le centenaire de la Première Guerre Mondiale. Cette période de l’Histoire est très importante : le devoir de mémoire veut que nous nous en rappelions pour ne pas commettre à nouveau les mêmes erreurs (ou en commettre de pires, vu la technologie de notre ère…). Ce livre tombait donc à pic, même si je doute que cette parution en 2014 soit un hasard.


L’histoire est celle du petit Alfie, qui a cinq ans en 1914. Son père s’engage en tant que soldat et disparaît. Alfie veut à tout prix le retrouver. En parallèle, le petit garçon veut aussi aider sa mère à joindre les deux bouts. Le petit garçon a une force de caractère impressionnante. Néanmoins, ce caractère correspond à celui d’un enfant. Les pensées d’Alfie sont naïves mais au fur et à mesure que la guerre continue, on sent une certaine maturité le gagner par rapport à certaines choses. Nous avons toutes ses pensées à disposition et on s’attache forcément à ce petit bonhomme qui croit dur comme fer en ses valeurs.


Mais l'’histoire de ce petit livre est aussi très intéressante à suivre. Alfie veut sauver son père, il veut aider sa mère… On suit ses petites aventures d’un œil attendri et inquiet de peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Cependant, l’histoire me semblait parfois surréaliste. En effet, Alfie se met dans des situations un peu improbables pour l’époque et pour son âge. Néanmoins, cela ne gêne pas la lecture. De plus, tout au long du roman, il rencontre des personnes qui vont l’aider plus ou moins inconsciemment. J’ai tout particulièrement adoré la rencontre avec David Lloyd George. Ce personnage – qui est plus qu’un personnage quand on y réfléchit – donne au récit une dimension encore plus réelle. 


Mais John Boyne ‘utilise’ Alfie pour parler de la guerre. Cela rend ce roman d’autant plus intéressant. En effet, même s’il ne s’oriente pas vers les horreurs des champs de bataille, John Boyne nous apprend des choses sur l’arrière et sur les civils anglais qui ne sont pas au front. L’auteur ne rentre pas dans le détail puisqu’il s’agit évidemment d’une lecture jeunesse mais il arrive à faire passer le principal. Les enfants ne vont plus nécessairement à l’école, les enfants travaillent, certains voisins sont déportés, d’autres sont objecteurs de conscience. Ce dernier cas m’a énormément marqué car je ne savais pas ce que c’était. Un objecteur de conscience est une personne qui refuse de commettre tel ou tel acte ou d’obéir à telle loi pour être en accord avec sa conscience. Apprendre des choses en lisant : j’adore.


En résumé, Mon père est parti à la guerre est un roman que petits et grands peuvent lire. L’histoire d’Alfie est attendrissante, surprenante et historique.

Lu et chroniqué en mai 2014   

vendredi 9 mai 2014

Veronica Roth : Allegiant



Allegiant :

The faction-based society that Tris Prior once believed in is shattered—fractured by violence and power struggles and scarred by loss and betrayal. So when offered a chance to explore the world past the limits she's known, Tris is ready. Perhaps beyond the fence, she and Tobias will find a simple new life together, free from complicated lies, tangled loyalties, and painful memories.But Tris's new reality is even more alarming than the one she left behind. Old discoveries are quickly rendered meaningless. Explosive new truths change the hearts of those she loves. And once again, Tris must battle to comprehend the complexities of human nature—and of herself—while facing impossible choices about courage, allegiance, sacrifice, and love.

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La société découpée en factions telle que la connaissait Tris Prior a volé en éclat - brisée par la violence et la bataille pour le pouvoir, terrifiée par les pertes et la trahison. alors quand il lui a été proposé de découvrir le monde au delà de la clôture, Tris est prête. Peut-être qu'au delà de cette clôture, elle et Tobias pourront vivre une nouvelle vie ensemble, libérés des mensonges compliqués, des alliances hasardeuses et des souvenirs douloureux. Mais la nouvelle réalité que rencontre Tris est encore plus alarmante que celle qu'elle vient de quitter. D'anciennes découvertes deviennent vite dénuées de sens. Des vérités explosives changent le coeur de ceux qu'elle aime. A nouveau, Tris doit se battre pour comprendre la complexité de la nature humaine - et de la sienne - tout en faisant face à des choix impossibles appelant le courage, allégeance, sacrifices et amour.

(source: Amazon. Ma traduction!)

Mon avis :
   Cette première partie est sans spoilers.

Je tape cette chronique alors qu’une nuit de sommeil seulement me sépare de la fin de ma lecture. Pour être honnête, je tape cette chronique à reculons. J’ai aimé ce tome, j’ai aimé cette saga et ma lecture. Pourtant, je reste chiffonnée ! Explications.


Ce troisième tome commence là où nous nous étions arrêtés dans le tome 2. Dès les premières lignes, j’ai replongé fébrilement dans cet univers qui m’est désormais si familier. 


L’action ne démarre pas tout de suite dans ce tome 3 car nos héros vont quitter leur ville et découvrir un autre monde. Veronica Roth passe du temps à nous décrire ce nouvel environnement et ces nouveaux personnages. Personnellement, comme je l’ai expliqué dans ma chronique du tome 1, j’aime beaucoup cette phase de découverte et d’explications. Pour moi, c’est primordial pour découvrir un monde et une bonne histoire ne se base pas que sur l’action. Un roman se tient si le monde créé se tient, il faut des fondations. Veronica Roth construit ces bases telle une architecte et c’est une réussite. Ainsi, avec ce tome 3, on découvre vraiment le fonctionnement même de la société dans laquelle Tris, Four et tous les autres évoluent.  J’ai aimé découvrir cet envers du décor mais au départ, je me suis sentie un peu perdue. Je trouvais que l’auteur se contentait de déplacer un problème. Puis, je me suis rendue compte que pas du tout ! Le tout était vraiment lié et même si les explications fournies ne satisfont pas certaines personnes, pour moi ça se tient. 


Les personnages m’ont toujours autant séduite. Tris qui m’avait agacée dans le tome 2 est remontée dans mon estime dans ce tome. En effet, je l’ai trouvée plus calme et plus posée, plus mature en réalité. Sa relation avec Four avance puis recule puis avance… Mais cette romance ne prend pas le pas sur l’action et l’intrigue, il y a un juste équilibre des choses. C’est pour cela que j’ai adoré leur romance même si parfois j’avais envie de leur dire de se parler plutôt que de s’ignorer. De plus, Veronica Roth a choisi d’alterner les points de vue : un chapitre sous le point de vue de Tris, un autre sous le point de vue de Four. Ça remet du sang neuf dans la saga mais surtout on apprend à mieux connaître Four. Four est quelqu’un de torturé et complexe mais il est entier. Lui et Tris se complètent très bien. Quant à Caleb, je suis mitigée. Je l’apprécie beaucoup en tant que personne mais ses actes me restent en travers de la gorge. Les personnages secondaires, anciens comme nouveaux, sont très bien développés. Uriah, Christina, Zeke et les autres sont vraiment des personnages auxquels on s'attache. Quant aux nouveaux, il n'y en a qu'un qui m'a réellement convaincue : Matthew. Vous verrez par vous même!


WARNING NE VRAIMENT PAS LIRE SI VOUS NE VOULEZ PAS ETRE SPOILER SUR LA FIN : A surligner pour ceux qui veulent! Sinon... A vos risques et périls ! Attention aussi aux commentaires en dessous !

Pas envie de lire les spoilers ? Voici un gif pour résumer ma réaction à la fin de ma lecture:



La fin… La fin… Je crois que je suis dans le déni. J’ai eu un mal fou à lire les 45 dernières pages tellement j’étais en larmes. Je ne voulais pas y croire et je n’y crois toujours pas. 


Comment, comment Tris a-t-elle pu faire une chose pareille ? Comment a-t-elle pu décider de se sacrifier à la place de son frère qui l’a trahie? Elle a refusé d’être égoïste à la fin et bien que ce soit tout à son honneur, je refuse. Tout le long de la saga, je me suis attachée à son couple avec Four et là… il reste seul, il doit apprendre à vivre sans elle alors que Caleb a survécu. De plus, il était HORS DE LA VILLE quand elle a été assassinée. Je trouve ça horrible. Oui, j’aime les fins heureuses mais je trouve que là on a basculé dans la tragédie. Veronica Roth a très bien mené la fin de la saga sur tous les plans sauf celui-ci. La douleur de Four est immense et je la ressentais au plus profond de mes entrailles. Il a tout perdu. 


La fin est logique mais il y au CET événement qui me gâche un peu mon amour pour la saga. Je ne sais pas encore comment je vais accepter cette fin. L’épilogue m’a brisé le cœur car il était beau et mettait vraiment un point final à la trilogie. Il ne peut pas y avoir de suite, pas dans ces conditions. Je refuse donc cet événement alors que ce qui constitue le reste de la clôture de l’histoire me convient.

 Mes autres avis : TOME 1 - TOME 2
 A paraître le 15 mai 214 en VF chez Nathan
Lu et chroniqué en mai 2014