dimanche 24 novembre 2013

Catherine Meurisse : Mes Hommes de Lettres

Mes hommes de lettres

Vous aimez la littérature ? Vous êtes capable de citer tout Racine sans oublier un seul alexandrin ? Vous connaissez la date de naissance de Rabelais et le plat préféré de Proust ? Ce livre est pour vous.Vous détestez la littérature ? Vous avez tendance à confondre Flaubert et Voltaire ? Vous pensez qu'un Romantique, c'est un type qui aime la Saint-Valentin ? Ce livre est pour vous.

MON AVIS :

Ayant suivi une formation en Lettres Modernes, j'ai pu me forger au fil de ses dernières années une culture littéraire assez importante. Mais autant vous le dire, ça n'a pas toujours était très marrant. Puis, on m'a proposé cette bande-dessinée.

Parlons tout d'abord de l'objet-livre. La bande-dessinée comporte environ 140 planches, les feuilles sont assez épaisses et plutôt douces au toucher. La couverture est aussi rigide et très épaisse : cela rend donc un objet-livre très beau qu'on a plaisir à manipuler. De plus, les dessins sont très bien réalisés : ils sont fidèles aux portraits des auteurs que nous connaissons tout en étant légèrement caricaturaux. Le trait est fin et léger, c'est très agréable à regarder.

Le contenu du livre mérite aussi évidemment qu'on s'y arrête. Au fil des pages, différents narrateurs racontent la littérature française du Moyen Âge à nos jours, des auteurs classiques français prennent la parole. Cette bande-dessinée nous permet donc d'aborder la littérature sous un jour beaucoup plus ludique et plaisant qu'un simple manuel (qui est sûrement tout aussi intéressant mais probablement un plus rébarbatif par moment si l'on n'est pas passionné !). De plus, le tout est bourré d'humour. Sur chaque planche, l'auteur glisse un mot d'humour ce qui rend la lecture encore plus divertissante.

Ainsi, tout au long de la lecture, on apprend en s'amusant (ou on révise pour les plus chevronnés d'entre nous). Non seulement, on découvre la vie des auteurs mais aussi quelques anecdotes un peu moins connues. Pour la partie XXème siècle, on découvre aussi (même si c'est très léger) les grandes maisons d'Edition d'aujourd'hui telles que Gallimard et Grasset. Le seul regret que l'on peut avoir, c'est que l'auteur n'évoque pas de nombreux grands auteurs classiques et elle s'en excuse d'ailleurs à la fin de son ouvrage. Il y a tellement de grands noms de la littérature française qu'une seule BD n'est pas suffisante, le XIXème et le XXème siècle pourraient chacun avoir leur propre tome tellement ce sont des périodes riches.

En conclusion, cette bande-dessinée vous permet de passer un agréable moment de lecture et de réviser votre culture littéraire de manière très divertissante. J'ai adoré redécouvrir la littérature française sous ce nouvel angle et je ne peux que conseiller cet ouvrage !


Lu et chroniqué en novembre 2013 

lundi 18 novembre 2013

Voltaire : Candide

Candide :

Candide, le fils supposé de la soeur du baron de Thunder-Ten-Tronckh, vit dans l'innocence d'une jeunesse protégée par l'enseignement de son précepeteur, Pangloss. Pour ce dernier tout est au mieux. Dans ce paradis, le jeune homme découvre l'amour en la personne de Cunégonde, la fille du baron. Les jeunes se font surprendre dans une position accablante et Candide est chassé, à grands coups de pieds dans le derrière. Notre héros se trouve de la sorte propulsé dans le récit.

MON AVIS :


Dans mon cursus de Lettres Modernes, je n'ai pas cessé d'entendre parler de Candide de Voltaire. Pourtant, je n'avais jamais eu le courage de le lire alors qu'il était au chaud dans ma bibliothèque. Beaucoup l'ont lu au lycée en classe de première, pour ma part j'avais eu « La princesse de Babylone » du même auteur et qui est aussi un conte philosophique. J'en garde un souvenir très vague mais j'avais apprécié cette lecture. En cette quatrième année de fac, je dois réaliser une synthèse sur une des œuvres de Voltaire. Il était temps de sortir Candide de mon étagère.

Candide est l'histoire d'un jeune homme qui est mis à la porte du château dans lequel il habitait. Il part alors dans une sorte de tour du monde. Au cours de ses tribulations, Candide se rend compte que le monde va mal et que l'optimisme n'est pas la solution.

Les aventures de Candide s'enchaînent à une vitesse folle. Cette rapidité pourrait nuire à la crédibilité mais les chapitres courts empêchent de s'y arrêter. Puis, il ne faut pas oublier que Candide est un conte philosophique. Le voir traverser toutes sortes de contrées, survivre à toutes sortes de catastrophe a été un véritable régal. On se demande toujours comment il va s'en sortir et surtout ce qui l'attend par la suite. Quand on se renseigne plus avant sur l'œuvre (ou quand on a de la culture), on se rend compte que Voltaire inscrit son conte dans l'actualité de son époque : la guerre de Sept ans, le tremblement de terre de Lisbonne. Et ça rend Candide encore plus précieux.
Le style de Voltaire peut faire peur mais toute peur s'envole dès les premières lignes. Alors qu'on s'attend à quelque chose de compliqué, la surprise est grande : j'ai trouvé la lecture tout à fait abordable. Dire que c'est facile serait mentir et déshonorer le travail de Voltaire qui est un des plus grands écrivains français. Mais je pense qu'avec une certaine expérience de lecteur et une certaine maturité, il est possible d'apprécier pleinement cette œuvre. Et c'est mon cas.

Les classiques me déçoivent de moins en moins. Je suis ravie de commencer à réellement les apprécier et je vous souhaite à tous de pouvoir les apprécier tout autant que moi. Il faut leur laisser leur chance et même plusieurs si le collège et le lycée vous ont fâché avec eux. Candide : un conte court et idéal pour apprivoiser les grands classiques.


Lu et chroniqué en novembre 2013 

dimanche 10 novembre 2013

Pierre-Arnaud Francioso : Fondation Deus, Tome 1

Fondation Deus, tome 1 : Le Veilleur

Des adolescents, qui ne se connaissent pas, se réveillent ensemble dans une étrange propriété. Leurs ravisseurs leur apprennent bientôt qu'ils sont là pour développer leurs pouvoirs de mutant au sein de cette école qu'ils nomment la Fondation Deus.
Ce
livre suit le parcours d'un jeune garçon sans histoires, Eloi Parinaud, et sa lutte pour survivre dans un milieu qui lui semblera à la fois hostile et familier. Peu à peu il va s'intégrer à la Fondation, mais de sombres secrets vont s'offrir à lui, mettant en danger sa propre vie. Parviendra-t-il à percer tous les mystères de cette école si particulière?

MON AVIS :

Saga française très peu connue du grand public, Fondation Deus raconte l'histoire d'Eloi, jeune garçon de 12 ans. Je remercie chaleureusement Kevin de Palace-of-Books pour cette découverte. J'espère par mon avis vous donner envie de vous jeter sur ce tome 1 qui est très prometteur et qui m'a donné envie de me jeter de suite sur la suite.

L'histoire est donc celle d'Eloi. Le jeune garçon a été enlevé et se retrouve dans une école pour y développer ses pouvoirs de mutant, pouvoirs dont il n'avait pas la moindre idée jusque là. Pour ma part, j'ai trouvé l'histoire plutôt originale. Le début reste assez basique : on suit la vie quotidienne d'Eloi dans cette nouvelle école dans laquelle il ne se sent pas toujours à l'aise. Bien que ce ne soit pas très mouvementé, la première partie est parsemée de détails qui vous font accrocher. Puis de plus gros détails vous font définitivement adhérer. Ces détails font que vous vous poser énormément de questions : que se passe-t-il réellement dans cette école ? Et que s'est il passé auparavant ? Qui sont réellement les professeurs de l'école ?

Les personnages principaux sont assez jeunes et je n'ai pas su m'y identifier. Mais j'ai énormément apprécié suivre leurs aventures et leurs évolutions. Certains évoluent d'ailleurs d'une manière inattendue pour un roman jeunesse. Je ne peux en dire plus pour éviter tout spoiler mais pour ma part, j'ai été assez surprise de la tournure de certaines relations.

Le style de Pierre-Arnaud Francioso est très agréable à lire. Son roman est destiné à des jeunes d'une douzaine d'années mais même à mon âge (dixit la vieille de presque 21ans), la lecture reste très plaisante. On ressent le côté jeunesse mais on ne peut s'empêcher de tourner les pages avidement.

Pour conclure, même si beaucoup n'ont pas pu s'empêcher de penser à Harry Potter et X-Men en lisant le roman (surtout le début), ça n'a rien à voir. Bien qu'on ne sache pas grand-chose sur l'univers créé, on reste aux aguets et on désire en savoir plus. Pour ma part, j'espère déjà pouvoir me procurer le tome 2 !
Lu et chroniqué en novembre 2013 

mardi 5 novembre 2013

Top Ten Tuesday (3)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blod de Iani.



Voici le thème de cette semaine :


Les 10 endroits/univers que les livres vous ont donné envie de découvrir
Alors, oui je sais il y a très longtemps que j'avais fait un Top Ten Tuesday. Les thèmes ne m'inspiraient pas énormément. Jusqu'à aujourd'hui ! Pour moi, la lecture est synonyme d'évasion et le thème de la semaine répond à cette idée. Seulement 7 univers me font vraiment envie ! En voici la liste :
1 - Le monde d'Harry Potter (monde de JK Rowling)
J'imagine que c'est une surprise pour personne ! Etant fan d'Harry Potter et ayant grandi avec cet univers, il est logique qu'il apparaisse en première position. Je veux tout découvrir de ce monde : le Chemin de Traverse, Pré-Au-Lard, Poudlard, le Ministère... TOUT.
2 -  Les univers parallèles dans la saga "A la Croisée des mondes" (monde de Philipp Pullman)
Ca doit être tellement sympa de pouvoir découper une fenêtre n'importe où (ou presque) dans les airs et de passer dans un monde différent... (Si on oublie les conséquences de cet acte!)
3 - La Comté et Fondcombe du Seigneur des Anneaux (monde de JRR Tolkien)
Alors là, je devais être précise car vous vous doutez bien que découvrir le Mordor ça ne me tente pas trop... La Comté parce que les Hobbits sont généreux et aiment faire la fête, Fondcombe parce que j'adore les elfes et que ça a l'air magnifique.
4 - Le monde de Narnia du temps de Peter, Susan, Edmund et Lucy (monde de C.S Lewis)
La verdure, les faunes et tout le reste : c'est un monde féérique.
5 - Le pays des Contes (monde de Chris Colfer)
Qui ne rêve pas d'assister à une réunion de tous ses personnages de contes favoris ? Pas vous ? Dommage, j'irai seule ;)
6 - L'Alagaësia et en particulier la forêt des Elfes (monde de Christopher Paolini)
Bon je vous l'avoue, j'ai oublié le nom de la forêt et je n'ai pas le livre sous la main pour vérifier... Mais ces deux contrées, même si elles paraissent moins féériques, ont réussi à me transporter et je pense que je pourrai être une bonne dragonnière.
7 - Le pays d'Ys (monde d'Erik L'Homme)
Avec les sorciers, les chevaliers, les Koorigans... Honnêtement, ça me tente vraiment.
Et vous quel est votre Top Ten ?

dimanche 3 novembre 2013

Philippa Gregory : Hérétiques, le Mystère Isolde

CRITIQUE REALISEE DANS LE CADRE DES CHRONIQUEURS GALLIMARD
Hérétiques, Le mystère Isolde

Rome. 1453: Luca Vero, dix sept ans, est arraché de son monastère par le représentant d'un Ordre mystérieux, qui agit au nom du pape. L'homme lui confie une mission cruciale: repérer dans le monde chrétien l'hérésie et la sorcellerie. Accompagné d'un serviteur drôle et dévoué. Luca se rend dans un couvent près de Rome où se passent des phénomènes étranges depuis l'arrivée d'Isolde, la nouvelle abbesse: les soeurs semblent frappées de folie et portent des stigmates. Tout semble accuser Isolde et sa servante maure. Les deux jeunes filles risquent le bûcher...

MON AVIS :

Encore une fois, je remercie très chaleureusement les Editions Gallimard Jeunesse pour l'envoi de ce roman et pour leur confiance !

Ce roman m'a tout de suite intriguée. Même si j'ai reçu les épreuves corrigées, j'ai trouvé la couverture très jolie (Epreuves corrigées = couverture en noir et blanc). L'épée en premier plan donne tout de suite le ton. De plus, le nom de Isolde a retenu mon attention : il fait écho à Yseult, de la légende mythique de Tristan et Yseult. Isolde est donc l'équivalent de Yseult, en ancien français où le nom connaissait des variantes graphiques. Quant au résumé, il me semblait prometteur. Pourtant, même si j'ai lu le livre très rapidement, j'ai été déçue par le contenu.

Une fois n'est pas coutume, commençons par parler – très rapidement – du style. Pour un roman jeunesse, il reste correct, simple et fluide. Les mots s'enchaînent sans difficulté et la lecture en est rendue très agréable. La narration se focalise sur chacun des personnages permettant de tous les suivre de manière équitable. A ce niveau, Philippa Gregory a donc réussi son pari. Néanmoins, je reste très mitigée sur l'histoire et les personnages.

Les personnages sont relativement nombreux mais pas au point de s'y perdre. Nous avons quatre personnages principaux et quelques autres secondaires. Luca, Freize, Isolde et Israq forment un groupe assez hétérogène et agréable à suivre. Chacun a sa propre personnalité et on ne décèle pas réellement d'ambiguïté. Pourtant, je n'ai pas su m'y attacher. Freize est supposé faire rire mais pour ma part, il passe pour un jeune homme lourd. Seule sa sensibilité a su me toucher dans la seconde partie du roman. Luca, est un jeune homme qui s'apprête à rentrer dans les ordres. Je l'ai trouvé sympathique mais finalement, très peu charismatique. Israq est une jeune fille qui, selon moi, agace. Elle a une très bonne éducation mais son caractère me rebute. Isolde m'a paru trop en retrait dans tout le roman et de ce fait, le sous-titre « Le mystère Isolde » est de trop. Certes il y a quelques mystères autour de la jeune fille mais la narration n'y met pas du tout l'accent. Or, le titre est censé se rapporter à l'action principale du roman...

Parlons-en de l'action... Dans ce tome, il y a en réalité deux histoires. Luca est un inquisiteur, envoyé par le Pape. Il doit tout d'abord résoudre une enquête à l'abbaye où est logée Isolde. Une fois cette enquête résolue, il repart et tombe sur une affaire au cours de son voyage. J'ai trouvé ce concept plutôt étrange. Il aurait mieux valu que ce premier tome soit centré totalement sur l'enquête de l'abbaye qui, à mon goût, est résolue beaucoup trop facilement. Il n'y a pas réellement de rebondissements et les choses ne sont pas approfondies. L'auteure s'est perdue dans deux histoires qui ne montrent pour le moment aucune connexion si ce n'est les personnages principaux. Pour moi, c'est une erreur assez fatale d'autant plus que la fin du premier tome n'engage pas réellement à lire la suite. Il n'y a pas de suspense, on oublie presque le tout petit mystère d'Isolde et Israq rapidement évoqué à l'abbaye. C'est dommage !

En somme, je ressors plutôt mitigée de cette lecture. Il y a à prendre et à laisser. Ce roman sur fond historique s'annonçait prometteur mais mes attentes étaient sûrement trop élevées. La suite, ce sera très certainement sans moi.
Lu et chroniqué en octobre 2013
A paraître le 8 novembre 2013