mardi 27 octobre 2015

Heather Dixon : Piégée





Piégée

Azalée est l'héritière du trône. Elle porte des robes magnifiques, a de nombreux prétendants et danse dans de somptueux bals. Le rêve prend fin à la mort de sa mère. Un jour pourtant, ses sœurs et elle découvrent un passage secret qui conduit vers un pavillon enchanté, dans une forêt d'argent. Elles y dansent toute la nuit. Si l'endroit semble merveilleux, le Gardien des lieux l’est beaucoup moins, et ses intentions envers Azalée sont loin d'être bienveillantes. En effet, le Gardien aime garder les choses, et Azalée va payer le prix fort pour danser dans ce jardin secret.

MON AVIS : 

Ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis un moment : j’avais craqué pour la couverture que je trouve absolument sublime. J’adore l’atmosphère qui s’en dégage avec le château en fond, la jeune femme de dos, les couleurs… Quand je l’ai ressorti de mon étagère, je ne savais même plus de quoi ce livre parlait. Cette histoire de bal et de princesses m’intriguait. 

Ce roman est une réécriture du conte des frères Grimm « Les souliers du bal usés » que je ne connais pas du tout. Avoir lu cette histoire m’a donné envie de découvrir l’original : j’adore les contes ! Dans ce cas précis, j’ai été dérangée par une chose : alors que je découvrais le récit, une réminiscence de mon enfance s’est imposée à moi et j’ai eu un mal fou à m’en défaire. En effet, mon cerveau m’a subtilement rappelé un dessin animé Barbie avec cette même histoire : des jeunes princesses, toutes sœurs, qui dansent la nuit. C’est très perturbant ! Je n’arrivais pas à m’imaginer les filles autrement qu’en poupées Barbie, autant vous dire que ça ne me vendait pas du rêve. 

De plus, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire. Elle est intéressante mais je l’ai trouvée un peu trop plate et sans grands rebondissements pendant les deux premiers tiers. Le quotidien des jeunes filles nous est sans cesse expliqué, nous avons les descriptions des danses qu’elles effectuent… et quand on n’y connaît rien, c’est un peu lourd. J’aurais aimé que la magie soit aussi présente que la danse. Elle est distillée minutieusement dans tout le roman mais pas suffisamment à mon goût. Enfin, le gros point négatif… c’est la romance. Au secours. C’est cucul la praline, j’ai levé les yeux au ciel tellement de fois… horrible. La fin du roman était mouvementée, avec beaucoup d’actions intéressantes mais l’amour est venu ternir cette fin. Ça m’a tellement agacée que j’ai fini par lire les dernières pages en diagonale. C’est dommage et je n’aime pas faire ça.

Pour ce qui est des personnages, ils ne m’ont pas transcendé. J’ai trouvé les filles sympathiques, le roi m’a paru mauvais au départ puis j’ai fini par (légèrement) l’apprécier. Les autres hommes de l’histoire, excepté Monsieur Bradford, m’ont paru ridicules. L’auteur a une façon de les décrire et de les mettre en scène qui ne m’a pas plu et qui ne m’a pas fait rêver du tout. En plus, on ne comprend pas vraiment comment certains arrivent à gagner le cœur des filles qui ne paraissent pourtant pas si niaises !

En bref : je n’ai pas détesté, je n’ai pas adoré. Avec ce roman, on a connu des hauts et des bas. Parfois, mon intérêt disparaissait, parfois il connaissait un regain inespéré.

"C'est sans aucun doute un piège". Moi, dès que les filles découvrent le Gardien.
 

jeudi 22 octobre 2015

Jennifer Niven : Tous nos jours parfaits



CRITIQUE REALISEE DANS LE CADRE DES CHRONIQUEURS GALLIMARD

Tous nos jours parfaits

Quand Violet et Finch se rencontrent, ils sont au bord du vide, en haut du clocher du lycée, décidés à en finir avec la vie.
Finch est la "bête curieuse" de l'école. Il oscille entre les périodes d'accablement, dominées par des idées morbides et les phases "d'éveil" où il déborde d'énergie. De son côté, Violet avait tout pour elle. Mais neuf mois plus tôt, sa sœur adorée est morte dans un accident de voiture. La survivante a perdu pied, s'est isolée et s'est laissée submerger par la culpabilité.
Pour Violet et Finch, c'est le début d'une histoire d'amour bouleversante: l'histoire d'une fille qui réapprend à vivre avec un garçon qui veut mourir.

MON AVIS :

Tout d’abord, je remercie à nouveau les Editions Gallimard Jeunesse pour m’avoir envoyé ce roman ! Merci pour ces longues années de partenariat et de confiance.

J’avoue, sans ce service presse, je n’aurais pas lu ce roman. Je ne suis pas très portée vers les histoires romantiques et je commence à avoir un peu de mal avec ces romans pour adolescents. Je ne dénigre pas ces lectures, bien au contraire, mais j’y trouve de moins en moins mon compte.

Le roman de Jennifer Niven se lit très facilement et très rapidement. Même si nous ne sommes pas complètement happés par son univers, son écriture fluide nous permet d’avancer très vite dans notre lecture. Il n’y a aucune prise de tête possible, tout est simple et limpide. De plus, elle arrive à insuffler à son écriture une certaine poésie et une certaine musicalité. C’est très plaisant et cela correspond bien à certains sujets abordés.

Les deux personnages principaux sont Finch et Violet, deux adolescents ayant chacun subit des traumatismes. Ils se rencontrent dans des circonstances assez particulières mais ils se sont bien trouvés. Leurs traumatismes permettent à l’auteur d’évoquer le lourd sujet du suicide. Néanmoins, je n’ai pas spécialement accroché à la manière dont il était abordé. Ce  n’est pas qu’il est mal abordé mais j’ai trouvé que son évocation était maladroite. De plus, les personnages ont déjà connu des événements difficiles dans leur vie et l’auteur en rajoute une lourde couche. 

Contrairement à beaucoup sur la blogo, je n’ai pas éprouvé de grand choc émotionnel à la fin : je n’ai pas pleuré, je n’ai pas été étonnée, je n’ai pas sourcillé. En réalité, j’ai à peine réagi. Cette fin m’a déçue car j’ai trouvé qu’elle passait pour la solution de facilité pour l’auteur et qu’elle était trop dure pour les personnages. Oui, ce n’est pas évident d’écrire un bon livre mais Jennifer Niven s’en sort tout de même très bien : juste, j’aurais été elle, je n’aurais pas écrit cette fin. Et oui, la fin est dure pour les personnages et oui, ça représente la réalité parce que la vie est loin d’être rose pour tout le monde. Mais en refermant le livre, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à l’après pour les personnages. Et je n’ai pas aimé ce que j’ai imaginé !

En bref : c’est une bonne lecture, qui ne me marquera pas éternellement mais qui m’a tout de même permise de passer un bon moment. 


lundi 19 octobre 2015

Emmanuel Carrère : La classe de neige





La classe de neige

Dès le début de cette histoire, une menace plane sur Nicolas. Nous le sentons, nous le savons, tout comme il le sait, au fond de lui-même l'a toujours su. Pendant la classe de neige, ses peurs d'enfant vont tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d'où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l'instrument, nous savons que quelque chose est en marche. Quelque chose de terrible, qui ne s'arrêtera pas.

MON AVIS :

Ce livre, je l’ai reçu dans mon casier au collège en juin dernier. Suggéré pour la classe de troisième, je l’ai donc lu en ce mois d’octobre pour voir comment il aurait pu être exploitable. Je ne suis pas très convaincue quant à son utilisation en classe mais j’ai plutôt apprécié cette lecture.

Majoritairement lu dans le métro, ce très court roman se lit très facilement. Il est prenant, angoissant, hivernal et tragique. Pourtant, la façon dont il est écrit est séduisante puisqu’on a énormément de difficultés à se stopper. Je ne peux pas dire que je l’ai dévoré mais une fois lancée, les pages défilaient à un rythme effréné. 

L’histoire est celle de Nicolas en classe de neige pour deux semaines avec son école. Cette expérience, nous l’avons presque tous vécue : c’est presque un rituel pour tout écolier. Pour ma part, je garde un souvenir mitigé de mon séjour en classe de neige et les sports d’hiver ne m’ont pas revue depuis. Pour Nicolas, notre héros, le bilan de ce séjour à la montagne est négatif. Dès le départ, son séjour commence mal : son père décide de l’amener lui-même sur le lieu de séjour, Nicolas est donc privé du trajet en bus. Une fois arrivé, son père repart et Nicolas se rend compte d’une chose : il n’a pas sa valise. Il va alors commencer à attendre son père en espérant que celui-ci se rende compte très rapidement de leur erreur. 

Pourtant, son père ne reviendra pas. A cause de son travail, il est injoignable. A partir de là, le roman devient angoissant. Nicolas est un petit garçon ayant énormément d’imagination et son cerveau bouillonne de multiples scénarios.  J’avoue avoir eu beaucoup de mal à apprécier ce petit garçon qui est un particulier. Il m’a paru beaucoup trop en retrait, trop timide, trop rêveur. Néanmoins, je ne pouvais que ressentir de la compassion envers lui. Rejeté par ses camarades, abandonné par son père, subi par sa maîtresse… Il n’a rien pour lui. Sa bulle d’air, il la trouve en compagnie de Patrick, un adulte qui le prend sous son aile. 

La fin du roman est surprenante et malsaine à la fois. Au cours du livre, des indices sont donnés au lecteur : on devine certaines choses permettant de mieux comprendre la personnalité de Nicolas. Le dénouement nous explique que Nicolas n’est pas au bout de ses peines. L’auteur a brillamment donné une atmosphère particulière à son roman : c’est hivernal. On a froid à cause du lieu de l’histoire mais on a aussi froid dans le cœur suite à toutes ces mésaventures. 

En bref : glaçant mais intéressant !

Ma queue est gelé, mon nez est gelé, mes oreilles sont gelés et mes orteils sont gelés. (=Nicolas dans le récit!)



jeudi 15 octobre 2015

Erika Johansen : The Invasion of the Tearling





The Invasion of the Tearling

With each passing day, Kelsea Glynn is growing into her new responsibilities as Queen of the Tearling. By stopping the shipments of slaves to the neighbouring kingdom of Mortmesne, she crossed the Red Queen, a brutal ruler whose power derives from dark magic, who is sending her fearsome army into the Tearling to take what is hers. And nothing can stop the invasion. But as the Mort army draws ever closer, Kelsea develops a mysterious connection to a time before the Crossing, and she finds herself relying on a strange and possibly dangerous ally: a woman named Lily, fighting for her life in a world where being female can feel like a crime. The fate of the Tearling – and that of Kelsea’s own soul – may rest with Lily and her story, but Kelsea may not have enough time to find out. In this dazzling sequel to her bestselling debut The Queen of the Tearling, Erika Johansen brings back favourite characters, including the Mace and the Red Queen, and introduces unforgettable new players, adding exciting layers to her multidimensional tale of magic, mystery and a fierce young heroine.

MON AVIS :

Le tome 1 (chronique disponible) m’avait totalement séduite. J’avais beaucoup apprécié cet univers particulier, entre le Moyen Age et un monde de science-fiction, à la fois réaliste et fantastique. Les personnages étaient intéressants, plein de surprises et je trouvais qu’ils sortaient des stéréotypes du genre fantasy. Il était donc normal que je me rue sur la suite. Bien que certaines choses m’ont dérangée, j’ai adoré cette lecture.

Ce second tome met l’accent sur la guerre que connaît le royaume des Tearling. Suite à une décision politique de Kelsea, le royaume de Mortmesne veut l’envahir. Derrière cette intrigue principale, se cachent de nombreuses intrigues secondaires. Mais au final, elles ont toutes autant d’importance les unes que les autres, toutes s’imbriquent (presque) à la perfection. Cette guerre sert de trame de fond, elle permet au roman de garder une certaine logique. En parallèle, nous avons une intrigue autour des bijoux de Kelsea : là-dessus, j’ai eu parfois l’impression qu’ils étaient inspirés de l’anneau de Tolkien et aux Horcruxes (notamment le médaillon de Serpentard) de JK Rowling. La comparaison est minime et ils n’ont pas le même but mais leur effet sur Kelsea n’est pas surprenant. Ils lui confèrent un pouvoir assez impressionnant mais j’aurais voulu que ce soit traité différemment.

J’ai trouvé que ce second tome apportait énormément de réponses et expliquait les incohérences que certains critiques pointaient du doigt dans le tome 1. Le tout se dévoile très lentement mais la fin de cette dystopie est très éclairante. Les flash-back, grande nouveauté pour ce tome, permettent à cet univers de se construire et de se dévoiler au lecteur.  De plus, ils nous permettent de faire connaissance avec d’autres personnages, plus ou moins sympathiques.

Néanmoins, je suis mitigée sur le personnage de Kelsea, notre héroïne. Entre le tome 1 et le tome2, elle évolue énormément. Elle développe une certaine colère et une certaine violence, elle s’affirme et elle a beaucoup plus l’étoffe d’une reine. Néanmoins, elle commet quelques actes et prend quelques décisions que je ne comprends pas et que je ne cautionne pas (notamment avec un garde et à la toute fin du roman…). De plus, et là c’est un choix de l’auteur que je critique, je n’aime pas comment elle est perçue. Dans le tome 1, elle est décrite comme étant moyennement jolie et elle n’a pas une taille de guêpe. Dans ce tome-ci, grâce à ses bijoux, elle perd du poids, son corps se sculpte et tout le monde (ou presque) tombe sous son charme. J’aurais préféré qu’elle reste comme elle était. Quant aux autres personnages, certains font toujours autant froid dans le dos comme le Holy Father et Greg. Entre les scènes de violence et de viol, ce dernier est méprisable, détestable, effrayant. 

En bref : un second tome aussi prenant que le premier, avec ses qualités et ses défauts. Mais impossible de le reposer une fois le nez dedans.