vendredi 31 mai 2013

Marc Lévy : Un sentiment plus fort que la peur

Un sentiment plus fort que la peur

Dans l'épave d'un avion emprisonné sous les glaces du mont Blanc, Suzie Baker retrouve le document qui pourrait rendre justice à sa famille accusée de haute trahison. Mais cette découverte compromettante réveille les réseaux parallèles des services secrets américains.
Entraîné par l'énigmatique et fascinante Suzie Baker, Andrew Stilman, grand reporter au New York Times, mène une enquête devenue indispensable à la survie de la jeune femme.
Traqués, manipulés, Suzie et Andrew devront déjouer pièges et illusions jusqu'à toucher du doigt l'un des secrets les mieux gardés de notre temps.

MON AVIS :


Depuis quelques années, je suis assez déçue de ce que propose Marc Lévy avec ses nouveaux romans. Globalement, nous sommes toujours dans le même schéma, il n'y a pas de réelle innovation. Alors pour son nouveau roman, j'avais décidé d'attendre la sortie en poche. Sauf que, voyant Marc Lévy au Salon du Livre à Paris, j'ai craqué parce que je suis faible.

Comme d'habitude, il ne m'aura fallu que peu de jours pour lire le roman. Les romans de Marc Lévy se lisent avec une facilité déconcertante. Le style est léger, simple permettant une lecture très fluide et sans prise de tête. On retrouve donc bien sa plume derrière cette nouvelle histoire.

L'intrigue en elle-même n'est pas mal du tout mais je trouve qu'elle manquait parfois de piment. Oui, on parle de secrets gouvernementaux, oui on parle de documents secrets, de liaisons cachées. Tout cela semble bien intrigant mais... je n'ai eu aucune réelle surprise au cours de ma lecture si ce n'est la fin, mais dans une moindre mesure. J'ai eu l'impression du lire du déjà-vu.

Pourtant, je ne me suis absolument pas ennuyée. L'intrigue démarre dès les premières pages et j'ai bien aimé retrouvé le personnage d'Andrew que l'on avait quitté entre la vie et la mort. Sa capacité a déniché des informations et à se mettre dans des situations impossibles permet à l'histoire d'être assez mouvementée. Il est épaulé, ou il épaule (les deux sens sont possibles), par Suzie Baker, jeune femme assez mystérieuse. Elle est assez manipulatrice et je n'ai pas trop aimé ce côté de son caractère. En réalité, j'ai même eu du mal à m'attacher à elle. Dès le début du livre, elle m'a exaspéré. Elle est têtue, beaucoup trop têtue et cela frise l'idiotie. Les autres personnages sont assez secondaires et à part Olson, collègue d'Andrew, ils me laissent tous de marbre.

La fin apporte son lot de révélations. Mais je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus énorme. Ou alors, je n'ai pas assez saisi la portée de ces révélations. Enfin, toujours est-il que ce n'est pas le type de révélations que j'espérais.

Dans l'ensemble, j'en ressors mitigée. J'ai aimé sans réellement aimer. Sur la fin, j'avais hâte d'arriver à la dernière page : à la fois parce que je voulais savoir le fin mot de l'histoire mais aussi parce que je voulais finir le plus vite possible. 
 
Lu et chroniqué en avril 2013 (Article posté en mai)

jeudi 23 mai 2013

Léonardo Patrignani : Multiversum, tome 1

CRITIQUE REALISEE DANS LE CADRE DES CHRONIQUEURS GALLIMARD

Multiversum

Alex vit en Italie, Jenny en Australie. Ils ont seize ans. Un lien subtil les unit depuis toujours : un dialogue télépathique qui surgit sans prévenir, dans un état d'inconscience. Jusqu'au moment où les adolescents cident de se rencontrer pour la première fois. Mais le jour de leur rendez-vous, ils sont là tous les deux au même endroit, cependant ils ne peuvent se voir... Ils découvrent qu'il existe une infinité d'univers parallèles et que la réalité qui les entoure n'est qu'une de ses multiples dimensions. Une vérité qui bouscule totalement leur existence, détruisant toute certitude sur leur monde. Comment Alex et Jenny pourront-ils se retrouver pour vivre leur amour ? Alors même que leur destin semble lié à celui, inéluctable, de la Terre...

MON AVIS :

Un grand merci aux Editions Gallimard Jeunesse pour l'envoi de ce premier tome d'une saga jeunesse qui s'annonce très bonne.

Dernièrement, les livres reçus par Gallimard m'avaient déçue. BZRK ne m'avait pas transcendé malgré une trame originale et Belles dans la jungle m'a insupportée du début à la fin. Ici, nous sommes encore dans un tout autre univers par rapport aux deux livres cités précédemment. Et cet univers a fonctionné avec moi.

Multiversum raconte l'histoire d'Alex et Jenny, deux adolescents de 16 ans qui ont la capacité de se parler par télépathie mais ils vivent dans des univers parallèles. Personnellement, dès qu'une histoire se passe au milieu de multiples mondes, j'adhère. J'adore cette idée d'un monde parallèle au notre, ou d'une infinité de dimensions parallèles. C'est quelque chose qui me fascine presque. Si j'étais un peu plus scientifique, peut être que je me serai attelée à des recherches loufoques de cet ordre. Mais non, cette vocation n'est pas pour moi. Toujours est il que j'ai adoré découvrir l'univers du Multivers, de voir les deux protagonistes évoluer dans ces différentes dimensions. Ces dimensions montrent comment aurait pu être votre vie, elles vous proposent toutes les vies que vous auriez pu vivre. Qui ne s'est jamais demandé « ah, si j'avais dit oui/non, fait telle ou telle chose plutôt que celle-là, qu'est ce que je serai devenu aujourd'hui ? ». J'ai donc adhéré à cette idée de base.

L'intrigue est bien ficelée, elle n'avance ni trop lentement ni trop rapidement. L'auteur a su trouver le rythme juste. On découvre petit à petit de multiples informations à la fois sur les personnages, sur leur passé, sur le Multivers... Tout vient au compte goutte mais d'une façon claire qui permet de faire avancer l'histoire. Ce livre est le tome 1 de cette trilogie et ce qui est appréciable c'est que ce tome 1 pose les bases tout en étant dans l'action. Il ne fait pas qu'expliquer l'univers et les personnages pour seulement rentrer dans le vif du sujet dans le tome 2 comme ça peut être le cas dans quelques sagas. Les dernières pages décrivent une action à son apogée qui m'a beaucoup tenue en haleine.

Les personnages principaux sont très attachants. On vit surtout l'histoire à travers les yeux d'Alex, jeune garçon rêveur et intelligent. Il a la maturité de quelqu'un de son âge et c'est très appréciable de ne pas avoir affaire à un héros beaucoup trop adulte à seulement seize ans. Certains de ses actes restent culottés pour un adolescent mais on ne va pas trop chipoter. Jenny est aussi un personnage agréable à suivre même si je l'ai moins appréciée qu'Alex, sûrement à cause de son léger retrait. Néanmoins, mon 'coup de cœur' reste pour le personnage secondaire Marco. Il a su me toucher et j'ai adoré sa façon d'être.

En bref, c'est une lecture que j'ai adoré. On sort des sentiers battus, nous ne sommes pas dans quelque chose de redondant : exit la magie, exit les créatures en tout genre. On se retrouve dans un monde réaliste, qui pourrait être le nôtre avec des phénomènes inexpliqués. La fin, même si elle ne m'a qu'à moitié surprise, clôt ce premier tome d'une façon tout à fait correcte et vous donne envie de lire la suite !
Lu et chroniqué en mai 2013

lundi 20 mai 2013

Chris Colfer : Struck

Struck :

Carson Phillips est prêt à tout pour entrer dans la fac de ses rêves... et par la même occasion, laisser derrière lui une mère dépressive et une ville misérable. Même s'il lui faut, pour appuyer sa candidature, lancer seul un magasine littéraire. Malheureusement pour lui, les étudiants ne semblent guère capables d'écrire autre chose que des textos. Qu'à cela ne tienne, l'adolescent est aux aguets, et surtout il n'a plus rien à perdre. Après tout, qu'arriverait-il si le beau gosse du lycée apprenait que sa petite copine pom-pom girl couche avec le coach dans son dos ? Ou que la première de la classe n'hésite pas à envoyer des photos d'elle nue à n'importe qui sur Internet ? Pour parvenir à ses fins, Carson a une nouvelle stratégie toute trouvée : il se transforme en maître chanteur. Mais à force de jouer les corbeaux, ne risque-t-il pas de se brûler les ailes ?

MON AVIS :

Encore une fois, j'adresse un très grand merci aux Editions Michel Lafon pour l'envoi de ce livre. Chris Colfer, acteur dans la série américaine Glee et écrivain à ses heures, a su une fois de plus me convaincre. « Struck » (titre VO : Struck By Lightning) est, avant d'être un livre, un film. Le film sera présenté en ouverture du Champs Elysée Festival le 12 juin 2012. Pour des infos plus complètes, rejoignez cette page Facebook. Le film aura deux avant-premières en présence de Chris Colfer et de l'acteur Roberto Aguire le 12 et 13 juin 2013 à Paris. Le film sortira en salles le 19 juin.
Chris Colfer sera aussi en dédicace à la Fnac de Ternes à Paris le 15 juin. (Oui, ça fait beaucoup de dates à retenir...)

Struck raconte l'histoire de Carson, un élève de terminale qui ne rêve que d'une chose : quitter la ville de Clover et réaliser son rêve de devenir un grand journaliste. Il va faire tout son possible pour arriver à ses fins et pour vivre plus ou moins correctement sa dernière année au lycée.

Carson est évidemment le personnage principal. Le livre est en réalité son journal intime donc tout est raconté de son point de vue. Carson est quelqu'un de très sarcastique et le sarcasme, moi, j'adhère. Carson se sert de sarcasmes pour se protéger et vu son passé et ce qu'il endure dans la vie de tous les jours, je ne peux que comprendre. Néanmoins, il poussait parfois le bouchon un peu trop loin. Certaines de ses réactions m'ont aussi agacée. Son histoire avec sa grand-mère m'a cependant beaucoup touchée alors que sa maman m'a profondément dégoûtée. Les personnages secondaires m'ont peu touchée dans un premier temps puis finalement on apprend à les apprécier plus ou moins à leur juste valeur.

L'intrigue en elle-même ne casse pas des briques mais on ne peut pas s'empêcher de la lire avec un grand intérêt. Au plus profond de nous-mêmes, on soutient Carson, on a envie qu'il s'en sorte. J'ai adoré le voir se battre pour son atelier d'écriture et pour le magazine littéraire. Ce dernier d'ailleurs m'a énormément surprise. On peut le découvrir dans les dernières pages du roman et j'ai trouvé les textes présentés très intéressants et drôles. Derrière l'intrigue de base, on peut sentir une pointe de morale.

La fin me laisse tout de même perplexe. Je l'ai détestée, je crois. Je m'attendais à ce style de fin bien que la manière dont elle a été amenée m'a prise par surprise. Elle est abrupte et donne un ton encore différent au roman. Elle semble logique et fantastique à la fois.

Pour ce qui est du style, je l'ai trouvé très simple, très fluide et très léger malgré les sujets plus ou moins difficiles traités. Chris Colfer sait manier les mots et il sait les agencer pour en faire un bon roman Young Adult. L'humour et les émotions sont au rendez-vous. On ne rigole pas ni ne pleure de façon très franche mais on ne reste néanmoins pas indifférent à ce qu'on lit.

En conclusion, j'ai passé un très bon moment de lecture. Il se lit très vite – j'ai mis une journée – et il se lit avec plaisir. L'histoire décrit assez bien certains côtés du monde adolescent sans tomber dans la caricature ou le cliché. Et j'ai adoré les références littéraires, séries télés et films. Je trouve que ça donne beaucoup plus de poids à un roman, même si ce n'est que des évocations rapides ! 
 
Lu et chroniqué en mai 2013

mardi 14 mai 2013

Thérèse Anne Fowler : Z Le roman de Zelda



Z Le Roman de Zelda

Elle a 17 ans, c'est une belle du Sud, petite dernière d'une famille bourgeoise de Montgomery, exubérante et fantasque. Quand elle le rencontre lors d'un bal, il a 21 ans, porte l'uniforme et veut vivre de sa plume. Bravant les conventions, elle part l'épouser à New York, quelques jours après la sortie de son premier roman, L'Envers du paradis. Le livre est un immense succès, et les deux amoureux deviennent instantanément célèbres, propulsés dans un tourbillon de fêtes effrénées entre Long Island, Paris et la Riviera française. Elle, c'est Zelda ; lui, c'est Scott : ils viennent d'entrer dans la légende.Mais l'insouciance de la vie mondaine, les dépenses folles et les flots de champagne détruisent l'harmonie du couple. Tandis que Scott sombre dans l'alcoolisme, la délaisse et l'accuse de tous les maux, Zelda lutte corps et âme pour exister. Écriture, peinture, danse, elle cherchera éperdument son identité jusqu'à en perdre la raison, et disparaîtra de façon tragique dans l'incendie de son dernier asile. Toute sa vie, elle sera restée dans l'ombre de l'homme qu'elle a aimé à la folie. Ce roman lui rend enfin sa voix.

MON AVIS :


Tout d'abord, un très grand merci aux Editions Michel Lafon pour m'avoir permis de lire ce livre. Je ne me serai sans doute pas diriger dessus sans eux et je serai passée à côté d'une excellente lecture.

Il y a maintenant deux mois, j'ai lu « Gatsby le Magnifique » de Francis Scott Fitzgerald et j'ai été déçue. Pourtant, quand j'ai pu avoir l'occasion d'avoir ce livre via les éditions Michel Lafon, je n'ai pas hésité une seconde. Je voulais découvrir la vie des Fitzgerald. Le roman est du point de vue de Zelda, l'épouse de F. Scott Fitzgerald donc nous n'avons que sa version des faits.

Il va de soi que leur vie a ici été romancée. L'auteur le précise à la fin du roman. Elle a notamment écrit ce roman en se basant sur la correspondance entre les deux époux. Mais elle a tenté de rester le plus fidèle possible aux faits et on a donc une grande part de vérité dans cette œuvre.

Dès les premières lignes, le style de l'auteur m'a beaucoup plu. Il est léger, fluide et flamboyant comme les années 20 à New York. En parcourant les pages, il est très facile de s'imaginer la vie des Fitzgerald et des milieux dans lesquels ils évoluaient. Les descriptions ne sont pas trop denses mais le peu qu'elles livrent est plus que suffisant pour pouvoir se représenter le monde des Fitzgerald et de leurs proches.

L'histoire des Fitzgerald est très bien racontée. On ressent les émotions de Zelda avec une certaine force. Je n'ai pas toujours compris les choix de la jeune femme mais d'après ce que j'ai lu, il est vrai qu'elle n'a pas eu une vie facile, malgré les apparences. De plus, Scott n'est pas quelqu'un de facile à vivre et qui ne laisse pas sa femme s'épanouir autant qu'elle le souhaiterait. La vie publique des Fitzgerald ne fait pas rêver quand on aperçoit l'envers du décor. De plus, j'ai eu du mal à comprendre le comportement de Scott. Il balance l'argent par les fenêtres et comme ce n'est pas mon style, je trouvais que parfois il méritait des baffes. On remarque aussi la condition de la femme, totalement différente d'aujourd'hui. C'est quelque chose que j'ai bien aimé redécouvrir et je me suis aussi rendue compte que, finalement, notre époque n'est pas si mal. Pour en revenir à l'histoire, suivre l'évolution de l'histoire d'amour entre Scott et Zelda ainsi que celle de leurs caractères respectifs a été très instructif. L'auteur a su trouver les mots pour décrire le couple Fitzgerald.

De plus, j'ai adoré découvrir les cercles littéraires de l'époque. Certains noms m'étaient connus mais la plupart ont été une découverte.

En définitive, je peux dire que je garderai un très bon souvenir de cette lecture. Cette biographie romancée n'est absolument pas ennuyante, bien au contraire : elle est enrichissante, instructive et plaisante à lire. Votre œil ne peut qu'être attiré par la très belle couverture toute simple mais qui en dit beaucoup. La couverture est prometteuse et ne ment pas sur le contenu du roman qui est de qualité !
Lu et chroniqué en mai 2013