mercredi 24 juin 2015

Eric-Emmanuel Schmitt : L'Enfant de Noé



L'Enfant de Noé

" - Nous allons conclure un marché, veux-tu ? Toi, Joseph, tu feras semblant d'être chrétien, et moi je ferai semblant d'être juif. Ce sera notre secret, le plus grand des secrets. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ? - Juré. " 1942. Joseph a sept ans. Séparé de sa famille, il est recueilli par le père Pons, un homme simple et juste, qui ne se contente pas de sauver des vies. Mais que tente-t-il de préserver, tel Noé, dans ce monde menacé par un déluge de violence ? Un court et bouleversant roman dans la lignée de Monsieur Ibrahim... et d'Oscar et la dame rose qui ont fait d'Eric-Emmanuel Schmitt l'un des romanciers français les plus lus dans le monde.

MON AVIS :

Sur les conseils d’une de mes collègues, j’ai lu ce roman d’Eric Emmanuel Schmitt. J’ai pu découvrir sa plume il y a une petite dizaine d’années avec Oscar et la dame rose. J’avais beaucoup aimé mais je n’avais pas cherché à renouveler l’expérience. Je ne pense pas encore attendre dix ans avant de lire une troisième œuvre de cet écrivain français.


Ce titre, L’enfant de Noé, place son histoire en 1942. Joseph est un petit garçon juif qui va être recueilli à la Villa Jaune par le Père Pons. Le cadre de la deuxième guerre mondiale est vu et revu mais il est très souvent bien traité par les auteurs. Une fois encore, cela a été le cas.


Joseph est un petit garçon très attachant. Il a sept ans au début de l’histoire et sa naïveté d’enfant ne le quitte jamais. En suivant ses pensées, nous voyons le monde dans lequel il évolue à travers ses yeux. Ce point de vue pertinent permet aussi de saisir l’évolution de Joseph. Petit à petit, il comprend beaucoup de choses et grandit.


La guerre n’est pas expressément décrite, nous sommes plutôt confrontés au quotidien de ces enfants juifs cachés à la Villa Jaune. Ce quotidien est expliqué succinctement mais avec beaucoup d’émotions et de justesse


Ce que j’ai le plus apprécié c’est le côté humain raconté par Eric-Emmanuel Schmitt. Tout d’abord, nous avons la relation de Joseph avec ses parents. Leur séparation arrive tout en douceur et le petit garçon ne se rend pas compte. Lorsqu’il comprend, nous ne tombons pas dans le pathétique. Il a besoin d’affection et il la trouve en la personne de Rudy et du Père Pons. Rudy est comme le grand frère de Joseph mais dans son imagination, le petit garçon inverse les rôles. Quant au Père Pons, Joseph et lui sont liés par un petit secret qui prend tout son sens à l’époque de la seconde guerre mondiale. Ce lien, le même lien qu’un père peut avoir avec son fils, est très puissant et salvateur pour les deux personnages. De plus, le Père Pons est un très bon éducateur.


A travers le Père Pons et les questions innocentes de Joseph, l’auteur évoque les religions, leurs différences et leurs forces. C’est expliqué simplement avec de jolies images. Même si ça n’informe pas complètement sur la religion en elle-même, ça en dit beaucoup sur l’ouverture d’esprit et la nécessité de ne pas les oublier, qu’on soit croyants ou non.


Si je devais trouver un point négatif ce serait la fin. Elle est abrupte et un peu trop belle. Néanmoins, la toute dernière page est très jolie et on sent que le Père Pons a marqué Joseph à vie.


En résumé : cette lecture a été très poétique. La plume d’Eric-Emmanuel Schmitt est douce et agréable. Je lirai sans aucun doute une autre de ses œuvres !

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