vendredi 5 juin 2015

Emile Zola : Thérèse Raquin





Thérèse Raquin


Thérèse Raquin est la fille d'une Algérienne et d'un capitaine français, Degans, posté en Algérie. Thérèse a deux ans ; son père la confie à sa soeur, Madame Raquin, qui habite en métropole. Elle a un fils, Camille, de santé fragile. Thérèse partage l'enfance et l'adolescence de Camille. Lorsque Thérèse a 18 ans, Madame Raquin marie les deux cousins. Camille souhaite aller vivre à Paris et travailler dans une grande administration. Madame Raquin trouve une boutique et un appartement au passage du Pont Neuf. Les femmes y ouvrent une mercerie tandis que Camille trouve un emploi dans l'administration du chemin de fer d'Orléans. Pour Thérèse commencent trois années de vie monotone, ponctuées tous les jeudis soir par la visite des mêmes invités : le vieux Michaud, commissaire de police retraité et ami de Madame Raquin, son fils Olivier, également dans la police, sa femme Suzanne et Grivet, collègue de Camille : Ils prennent le thé en jouant aux dominos. Thérèse déteste ces soirées.

MON AVIS :

Ce deuxième Zola a été une excellente dcouverte ! J’avais eu un réel coup de cœur pour son roman Au Bonheur des dames, que j’ai lu il y a déjà 4 ans. Depuis, aucun Zola n’était repassé entre mains. Avec cette deuxième excellente expérience, je pense que je vais plus sérieusement m’atteler à la découverte des Rougon-Macquart.

Thérèse Raquin ne fait pas partie de cette grande fresque mais le roman n’en est pas moins intéressant. Il s’agit de l’histoire de Thérèse, Camille, Laurent et Mme Raquin (mère de Camille). Thérèse a été élevée par Mme Raquin et elle se retrouve mariée à Camille, tout naturellement. Thérèse n’est pas très expansive, elle se laisse faire. Puis, elle rencontre Laurent et tout change. Ensemble, ils vont décider de tuer Camille, l’obstacle principal à leur amour. Mais ce meurtre n’aura pas les effets désirés…

L’atmosphère du roman est très oppressante, très noire. C’est très particulier. Chaque mot est pesant : le lecteur ressent ce malaise tout comme Thérèse et Laurent. Toute l’histoire monte crescendo et les dernières pages sont une sorte d’apothéose : l’horreur est à son comble, les douleurs de Thérèse et Laurent le sont tout autant. Les deux amants et ennemis ne savent comment gérer leur passion, leur amour, leur haine. Le fantôme de Camille plane entre eux et même le lecteur ne peut l’oublier. Alors qu’il n’est pas physiquement présent dans la plus grande majorité du roman, Camille est une personne à part entière, c’est même, selon moi, le personnage principal. 

La plume de Zola est en contradiction avec cette sensation de lourdeur dû à ces personnages étranges. Bien souvent, en pensant à ce grand auteur français, on s’image de longues phrases indigestes, avec un vocabulaire soutenu. Dans Thérèse Raquin, cette plume est légère. En effet, il est très facile de se plonger dans ce roman. J’avais ressenti la même chose à la lecture d’Au Bonheur des dames. Cette écriture reste tout de même riche : chaque mot est bien placé, chaque phrase est importante et chaque paragraphe fait avancer l’histoire. Zola se sert de ses personnages pour décrire une société terne, où le sexe et le crime les entraînent dans les sombres méandres de leurs esprits. Par moment, surtout faire la fin du roman, j’ai eu l’impression que l’histoire n’avançait pas, qu’il y avait des longueurs. Mais avec le recul, je réalise que j’avais juste un peu peur de l’issue de ce roman. Zola peut être fier ! Son écriture a su me plaire, une fois encore.

En résumé : un classique oppressant, noir et dérangeant. Mais à lire !

"Stop ! Stoppez cette folie".
C'est moi face à Thérèse et Laurent. Ou Thérèse et Laurent,
face à eux-mêmes et à leurs folies.

4 commentaires:

  1. Je ne suis pas une grande fan de Zola mais je lirai peut-être celui-ci ^^

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    1. En plus il est assez court, donc pour se réconcilier avec c'est idéal ;)

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  2. J'avais bien aimé au bonheur des dames ^_^ il faudrait que je lise un autre roman de l'auteur !

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