mardi 17 février 2015

John Boyne : Le garçon en pyjama rayé

Le garçon en pyjama rayé

Vous ne trouverez pas ici le résumé de ce livre car il est important de le découvrir sans savoir de quoi il parle. On dira simplement qu'il s'agit de l'histoire du jeune Bruno que sa curiosité va mener à une rencontre de l'autre côté d'une étrange barrière. Une de ces barrières qui séparent les hommes et qui ne devraient pas exister.



MON AVIS :

Depuis quelques temps, ce petit livre traîné dans ma PAL. Je l’ai un peu sorti par hasard et sous le coup d’une envie soudaine. Je ne suis pas très adepte des romans traitant de la première ou de la seconde guerre mondiale. Je les apprécie mais je n’en lis pas énormément pour la simple raison que ça me remue toujours énormément. Encore une fois, ça n’a pas manqué.


Ce roman est raconté sous le point de vue de Bruno, petit allemand de 9 ans. Son père est un grand commandant nazi et il est placé par Hitler au commandement du camp de concentration d’Auschwitz. Cela en dit plus que la quatrième de couverture que j’ai trouvé intrigante et assez originale !


Par rapport à ma lecture, je dois dire qu’elle a été assez agréable. Pourtant, je ne peux m’empêcher de trouver certains points négatifs à ce roman jeunesse. A travers cette chronique, je vais donc essayer de trouver les bons mots et d’être juste.


Commençons par les points qui m’ont dérangé, histoire de finir par la note positive. Tout d’abord, l’auteur a pris le parti de modifier certains mots. Le camp d’Auschwitz est appelé en anglais « Out-With » et a été traduit dans ma version par « Hoche-Vite ». Ensuite, le Führer est appelé « The Fury » en version originale et traduit par « Fourreur » en français. Les traductions se tiennent mais je n’ai pas compris le choix initial de l’auteur de changer ses noms. J’aurais préféré que les noms restent tels quels. Ça aurait donné encore plus de crédit au roman.


Ensuite, Bruno est assez naïf par moment. Il n’a que 9 ans certes, mais pour un fils de commandant nazi certaines choses sont assez incohérentes. Il croit par exemple que le salut hitlérien « Heil Hitler » signifie « Bonjour » ou « au revoir »… C’est étonnant qu’un jeune allemand avec un père nazi ne soit pas réellement conscient de la signification de ce salut. 


Pourtant, je ressors de cette lecture satisfaite. Evidemment, il y a de nombreuses autres incohérences que je ne dévoilerai pas ici car je ne veux pas écrire de spoilers. Mais ces dernières sont plutôt normales avec le choix narratif de l’auteur et le public qu’il vise. Le jeune Bruno est naïf mais il n’en reste pas moins attachant. Il se sent très vite seul dans sa nouvelle maison à côté du camp de concentration. Il rêve de devenir explorateur et il décide alors d’explorer ce nouveau terrain… Au cours de ses petites aventures, il rencontre Schmuel un jeune garçon qui est de l’autre côté de la barrière. Ces deux jeunes garçons vont se lier d’amitié et j’ai trouvé cela très touchant. Schmuel vit des choses terribles mais Bruno ne parvient pas à le réaliser. Pour lui, tout cela est un jeu et son père tient les rênes. Certains personnages sont absolument ignobles comme le lieutenant. Il est méprisant et représente plutôt bien l’esprit nazi, si je puis dire… Gretel, la grande sœur est insipide… Pour moi, elle n’apporte strictement rien au roman. Schmuel et Maria sont les deux personnages qui m’ont le plus plu. Ils sont vrais et leurs douleurs sont représentées d’une telle façon qu’on ne peut que les apprécier.


Enfin, la fin est bouleversante. Elle ne l’est pas que pour Bruno mais pour la plupart des personnages impliqués. La situation finale est presque ironique tellement elle est machiavélique. Je l’ai pressentie en commençant à lire les derniers chapitres… Mais ça n’enlève rien à son horreur. J’ai refermé le livre avec une boule au ventre et la gorge serrée. 


En résumé, cette lecture, même si elle ne nous apprend rien de concret sur la seconde guerre mondiale, est plaisante. C’est avant tout une histoire d’amitié avec un fond tragique.
 

1 commentaire:

  1. Je pense que l'auteur a changé les noms pour se "mettre au niveau" d'un enfant de 9 ans à cette époque. Garder une part d’innocence face à ce qui arrive. Après, je peux me tromper... Mais, j'avoue que j'ai trouvé Bruno assez naïf aussi. Pour la fin, j'étais dans le même état que toi.

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