vendredi 11 octobre 2013

José Mauro de Vasconcelos : Mon bel oranger ♥ ♥ ♥


Coup de coeur !
Mon bel oranger

A cinq ans, tout le monde bat Zé et lui dit qu'il est le diable... Mais, ange ou démon,zé a un secret : un oranger, le seul confident de ses rêves, qui lcoute et lui répond.

MON AVIS :

Cette lecture est survenue dans le cadre de mon stage en collège pendant mon master. Les élèves de cinquième devaient le lire et, afin de réussir à suivre les cours, j'ai moi aussi lu ce roman. D'abord sceptique face à une quatrième de couverture peu engageante, j'ai vite été prise par le récit de Zézé.

Alors que je pensais me contenter des trois-quatre premiers chapitres, je me suis vite rendue compte qu'il me serait impossible de lâcher le livre tant que je ne l'aurais pas terminé. Dès les premières lignes, on sent que ce roman nous réserve une histoire hors du commun. Cette histoire, c'est celle de Zézé petit garçon de cinq ans. Zézé est très intelligent pour son âge mais aussi un peu turbulent. Pourtant, ce qu'il traverse est très difficile et aucun enfant ne devrait subir ce genre de maltraitances et de malheurs. J'ai d'ailleurs trouvé que cette lecture était très difficile pour des élèves de cinquième par les thèmes abordés mais aussi par l'abondance de personnages aux prénoms peu courants en Occident et le vocabulaire parfois soutenu utilisé.

Zézé est le narrateur de ce récit très vivant. Il rapporte énormément de dialogues ce qui rend la lecture très vivante. Nous ne lisons pas seulement son histoire, nous la vivons en temps réel. On suit aussi le cheminement de ses pensées et de ses réflexions. Il est impossible de ne pas s'attacher à cet enfant. Il est turbulent, comme tout enfant de son âge mais cela lui vaut d'être battu et rejeté par sa famille et son quartier. De ce fait, on ne peut qu'aimer ce petit garçon. Je ne comprenais absolument pas du tout pourquoi il était autant battu. Heureusement que sa sœur Gloria ainsi que la maîtresse de Zézé, Portugâ et Seu Ariovaldo étaient là pour soutenir le petit garçon. Néanmoins, même si la plupart des membres de la famille frappait Zézé, je n'ai pas su les détester. Zézé poussait parfois le bouchon un peu trop loin et sa famille ne sait comment l'éduquer autrement. Mais il est clair que je ne cautionne pas cette 'éducation' qui n'en est pas une.

Ce roman jeunesse traite et évoque des sujets très difficiles. La question du suicide apparaît, certes très rapidement, mais elle n'en reste pas moins importante. J'ai été très surprise et choquée car c'est Zézé qui en parle. Je ne m'attendais pas à cela, ça m'a toute retournée. Ce roman traite aussi de la relation père-fils qui n'est pas toute rose non plus. Zézé est aimé de son père, il n'y a aucun doute là-dessus. Pourtant, ils n'arrivent pas à trouver ce qu'on pourrait appeler un terrain d'entente. On ne peut donc pas dire qu'il y a de la tendresse entre eux, en tout cas, ce n'est pas ce qu'on retient de leur relation. En effet, le père de Zézé (et, comme dit auparavant, d'autres membres de la famille) n'hésite pas à le battre. La maltraitance des enfants est un sujet que j'exècre, aucun enfant ne mérite cela. Cette maltraitance apparaît très clairement dans le roman et certains passages sont très difficiles.

La difficulté de certains de ces passages vient à la fois du fond et de la forme. Le fond, car c'est horrible de lire une scène de maltraitance. La forme car José Mauro de Vasconcelos a une plume très poétique. A travers ce roman autobiographique, il raconte ce qu'il lui est arrivé. Même si certains passages sont romancés, le lecteur ne peut qu'être ému. Le style de Vasconcelos est très beau. Il trouve des formulations, des images très jolies qui donnent au personnage de Zézé une force et une sensibilité extrêmes.

Cette lecture a été un véritable coup de cœur. J'ai été transportée dans le monde de Zézé. Ce petit garçon m'a énormément émue, à un tel point que j'ai versé quelques larmes. La fin est très belle et horrible à la fois. De plus, vous ne pouvez pas rester indifférent face à une telle force d'écriture. 


Lu et chroniqué en octobre 2013

12 commentaires:

  1. Wow !

    Je découvre ton blog via le groupe FB. C'est le premier article que je lis ici.

    Mission accomplie : je vais lire ce roman qui semble vraiment être un petit bijou.

    Merci beaucoup !

    J'essaierai de repasser par ici lorsque je l'aurai lu pour te donner mon avis.

    A bientôt.

    Marion

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    1. Merci pour ton passage Marion !
      Je te souhaite une excellente lecture :)

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  2. Oh, je crois avoir déjà lu son résumé quand j'étais plus jeune ! Il a l'air top en tous cas !

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    1. Il était dans la bibliothèque de mon école primaire donc ce n'est pas impossible que tu aies déjà lu le résumé ;)
      Merci de ton passage ! :D

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  3. Ton avis est émouvant surtout les deux derniers paragraphes ! Et il me donne d'ailleurs très envie de découvrir ce roman !

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  4. Livre qui doit être très émouvant au vu de ta critique.
    Mais je ne le lirais pas, justement à cause du sujet, trop réel. J'aime lire pour pouvoir m'évader et ce genre de lecture n'en serait pas une.
    J'exècre comme toi la maltraitance.

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    1. Je comprends parfaitement ton point de vue ! Mais j'ajouterai qu'on s'évade quand même avec Zézé, même si ce n'est pas un voyage de tout repos !

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  5. Bon ben, je l'ai lu. Enfin... j'ai essayé de voir les mots merveilleux de Vasconcelos ... à travers les larmes qui m'ont submergées à plusieurs reprises. Quel livre ! Titi, je viens de lire ton commentaire et je peux te dire que ce livre-là est bouleversant. Si tu ne souhaites pas être dérangé et remué par un livre, mieux vaut effectivement ne pas lire celui-ci. Il est grandiose, mais douloureux aussi. Beau et cruel.
    Après quelques jours, j'ai tout de même écrit une chronique de ma lecture. Elle se trouve ici : http://austintoutvabien.overblog.com/2013/10/%C2%ABmon-arbre-%C2%BB-et-%C2%AB-mon-bel-oranger%C2%BB.html
    Merci Caroline de m'avoir fait découvrir ce livre, ce petit garçon, cet auteur. Wow ! Merci.

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    1. Je suis ravie de voir que tu as aimé ! Je file lire ta chronique !

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  6. Ce livre est un grand classique au Brésil. Je suis brésilienne et je l'ai lu là-bas dans les années 80, quand j'étais en école primaire. Il m'avait beaucoup touchée à l'époque, mais les descriptions des maltraitances ne m'ont pas vraiment choquée - à l'époque où je l'ai lu pour la première fois, les "correctifs" physiques étaient encore très répandus et jugés nécessaires. Aujourd'hui le Brésil évolue et les châtiments violents envers les enfants sont pointés du doigt. Néanmoins, à en juger par certains articles de presse et mes conversations avec mes compatriotes, une partie de la population regrette les temps où battre un enfant en pleine rue avec une ceinture en cuir ou, plus traditionnellement, avec ses Havaianas, était vu simplement comme la preuve que le parent s'occupe bien de l'éducation de sa progéniture.

    Je n'ai pas lu ce livre en français, mais d'après les critiques que j'ai lu on dirait bien que le traducteur a su transposer la magnifique écriture de José Mauro de Vasconcelos !

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  7. j'ai lu ce livre lorsque j'étais en sixième et j'en ai gardé un excellent souvenir. ça m'a fait plaisir de lire ton article =)

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