Léon
Léon se souvient d'avoir longtemps fait sept kilomètres à pied pour se
rendre à l'école avec ses frères et soeurs. Il se souvient qu'il fallait
se cacher au passage du bus scolaire des enfants blancs, car souvent
ils descendaient pour les frapper et leur jeter des pierres, avec la
bénédiction du conducteur. Il se souvient que son père a travaillé sans
relâche sans jamais pouvoir offrir de vêtements neufs à ses enfants. Et
qu'il est mort, en pleine rue, renversé par une voiture de jeunes Blancs
qui voulaient s'amuser. Leon Walter Tillage est né en 1936, dans le Sud
des Etats-Unis. Ce livre est son histoire.
MON AVIS :
Cette lecture m’a été proposée
par des collègues. Au premier abord, je n’étais pas emballée : la
couverture est trop sobre (comme toutes celles de L’Ecole des Loisirs) et
l’histoire ne m’intriguait pas vraiment. Mais le livre n’est pas épais, les
caractères sont assez grands et je lui ai donc très vite laissé sa chance. Je
ne le regrette nullement !
L’histoire est celle de Léon,
jeune garçon noir vivant aux Etats-Unis. Mais ce n’est pas n’importe quelle
histoire puisqu’en réalité, l’auteur s’appelle Léon Walter Tillage. Il s’agit
donc d’une autobiographie. Ainsi, cela donne encore plus de poids à ce récit.
Léon raconte comment il a vécu sa jeunesse en tant qu’américain noir. Il a
connu le racisme et toute la violence qui en découlait. Mais il s’est aussi
battu pour pouvoir avoir les mêmes droits que les blancs. Son récit sert de
témoignage et aide à ne pas oublier ces horreurs perpétrées à tous ces êtres
humains.
Le récit est poignant et
horrifiant à la fois par les faits racontés mais aussi le style employé. Ce
dernier est très particulier. En effet, Walter Tillage n’a pas écrit son livre
mais il l’a raconté. Susan L. Both a rencontré Léon Walter Tillage par le biais
de l’école de sa fille et elle a donc décidé de coucher par écrit le récit de
Léon. Ce dernier lui a donc tout raconté et avec lui, elle a tout retranscrit
en essayant de modifier le moins de choses possibles. Grâce à cette méthode, le
récit est d’autant plus réaliste. Nous avons vraiment l’impression d’être en
face de Léon et de l’entendre nous raconter son histoire.
J’ai été assez touchée par cette
histoire. Le racisme est quelque chose que je ne supporte pas. Alors, en lisant
les phrases de Léon, je ne pouvais être qu’horrifiée : les toilettes pour
les blancs et pour les noirs séparés, l’eau de la fontaine, les blancs qui ne
sont pas poursuivis pour violence envers des personnes noires… Désolant,
répugnant, horrifiant. Bien heureusement les temps ont changé. Le racisme est
toujours présent (et je pense qu’il le sera toujours) mais la situation c’est
largement améliorée.
En résumé, cette histoire
participe au devoir de mémoire. C’est un très beau témoignage qui se lit très
vite mais qui ne laisse personne indifférent. Le public auquel ce roman est
destiné peut apprendre beaucoup de choses de cette autobiographie. Une très
bonne découverte.
Personne ne m'a jamais demandé ce que c'était que d'être moi... |
j'ai adorée
RépondreSupprimer