jeudi 9 octobre 2014

John Steinbeck : Des souris et des hommes



Des souris et des hommes

Lennie serra les doigts, se cramponna aux cheveux.
- Lâche-moi, cria-t-elle. Mais lâche-moi donc. Lennie était affolé. Son visage se contractait. Elle se mit à hurler et, de l'autre main, il lui couvrit la bouche et le nez. - Non, j'vous en prie, supplia-t-il. Oh, j'vous en prie, ne faites pas ça. George se fâcherait. Elle se débattait vigoureusement sous ses mains... - Oh, je vous en prie, ne faites pas ça, supplia-t-il. George va dire que j'ai encore fait quelque chose de mal.
Il m'laissera pas soigner les lapins.

MON AVIS :

Ce classique américain a plus ou moins rejoint ma bibliothèque par hasard. Mes collègues de français l’étudient avec leurs élèves de troisième. Ayant moi-même une classe de troisième, je me suis demandé si j’allais les suivre. Pour cela, je devais lire le roman. Aussitôt dit, aussitôt fait.

Le roman est plutôt court : 175 pages, le tout écrit en caractères assez grands. L’histoire est celle de deux hommes Lennie et George, qui vont de ferme en ferme pour avoir du travail. Ce n’est pas le résumé le plus tentant de l’histoire de la littérature mais sa simplicité ne reflète pas le contenu de l’œuvre elle-même.

Leur histoire est prenante car dès le départ on s’intéresse à ces deux personnages. Je ne peux pas dire qu’ils soient attachants car leur situation est loin d’être gaie et leur relation n’est pas toujours saine. En effet, le jeune Lennie est très simple d’esprit. Il est bridé par son camarade George qui est beaucoup plus fort et qui paraît plus intelligent et manipulateur. Lennie fait littéralement pitié mais ça en est agaçant. Ce n’est pas spécialement de sa faute mais pour ma part, ça m’a agacé, d’autant plus que je ne comprenais pas son comportement. George a un caractère plus fort mais il n’en est pas moins affreux à suivre. Il manipule Lennie sans aucun remord. Néanmoins, on sent que la relation entre les deux est très forte. George fait tout pour que Lennie s’en sorte bien qu’il ne s’y prenne pas toujours de la meilleure façon qui soit.

Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard mais quand on lit entre les lignes, Steinbeck nous livre un message assez fort. On voit des hommes enfermés dans un système social, qui rêvent de s’en sortir mais n’en ont pas les moyens. Steinbeck nous décrit, à sa façon et en partie, le rêve américain. A cela, il ajoute à son histoire d’amitié, de la violence et de la pitié. La fin du livre est assez tragique d’autant plus qu’elle montre que la boucle est bouclée, que l’enfermement dans cette vie sociale est définitif.

Le point fort de ce roman est le style de Steinbeck. Cet auteur américain a souvent vu ses œuvres adaptées au théâtre et pour cause : il y a énormément de discours direct. Des souris et des hommes n’échappe pas à la règle. Il y a très peu de description, tout passe dans le dialogue des personnages. Cela rend la lecture agréable, rapide et limpide.

En somme : c’est un roman court qui se lit bien et qui mérite son statut de classique.

Good !

7 commentaires:

  1. Autant je ne le lirais pas je pense, autant la question est : vas-tu le faire étudier à tes élèves? ^^

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    1. Ahah ! Non même pas. J'ai bien aimé mais je préfère leur faire lire autre chose ^^'

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    2. Tu leur fais lire quoi alors? ^^

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    3. Je leur fais lire "L'ami retrouvé" de Fred Uhlman!

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  2. Et quand penserez-vous à faire lire mes livres à vos élèves. Mes petits-fils refusent, une chance avec vous ?

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    1. J'y penserai quand ils rentreront dans les programmes et surtout quand ils m'intéresseront ;)

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  3. J'ai du moi aussi étudier ce livre au lycée, il y a bien des années. Pourtant, l'histoire m'a beaucoup touché. Je m'en souvient très bien encore ;)

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