dimanche 21 juin 2015

Erika Johansen : The Queen of the Tearling (tome 1)




The Queen of the Tearling 

It was on her nineteenth birthday that the soldiers came for Kelsea Glynn. They’d come to escort her back to the place of her birth – and to ensure she survives long enough to be able to take possession of what is rightfully hers.

But like many nineteen-year-olds, Kelsea is unruly, has high principles and believes she knows better than her elders. Unlike many nineteen-year-olds, she is about to inherit a kingdom that is on its knees – corrupt, debauched and dangerous.

Kelsea will either become the most fearsome ruler the kingdom has ever known . . . or be dead within the week.

MON AVIS :

Si vous ne le savez pas déjà, sachez que je suis une grande fan de l’actrice Emma Watson. Quel rapport avec ce livre me direz-vous ? Eh bien, il y a quelques temps déjà, Emma Watson a annoncé qu’elle avait adoré cette lecture mais surtout qu’elle avait accepté de jouer le rôle de Kelsea, personnage principal, dans l’adaptation cinématographique de cette trilogie. De plus, elle produira aussi le film avec David Heyman, producteur des films Harry Potter (parmi bien d’autres !). C’est grâce à  Emma Watson que j’avais découvert le roman « The Perks of being a wallflower » pour lequel j’avais eu un réel coup de cœur ainsi que « Love letters to the dead ». C’est donc très confiante que j’ai laissé la chance au premier tome de cette trilogie et autant vous dire que j’ai bien fait. Mon seul regret ? Ne pas l’avoir lu avant ahah. (Mais bénéfice : le tome 2 vient de sortir, je n’aurais pas à l’attendre longtemps !)

Avant de commencer réellement la chronique: je tiens à vous présenter mes excuses pour sa longueur ! J'avais énormément de choses à dire et ça a été très difficile de me restreindre. (En fait, je n'ai pas du tout réussi à me restreindre...)

Moi, écrivant cette chronique.

Ce roman n’a pas encore été traduit en français mais j’espère que ça se fera très rapidement. L’histoire est celle de Kelsea. La jeune fille de 19 ans a vécu depuis sa naissance dans un cottage, cachée de son royaume. En tant que future souveraine, elle est un danger pour son oncle, le Régent et elle a une horde d’assassins à ses trousses. Le jour de ses 19 ans, la Garde de la Reine vient la chercher : il est temps pour elle de monter sur le trône. La tache de Kelsea sera très ardue : tout le royaume est corrompu et livré à la débauche, la reine de Mortmesne est aux frontières… Pour monter sur le trône et y rester, de nombreuses épreuves attendent la jeune fille.


De nos jours, la littérature de manière générale à une fâcheuse tendance à opter pour un choix de narration à la première personne. Ici, que nenni. Nous retrouvons la troisième personne du singulier et c’est le top. Etre tout le temps dans la tête d’un même personnage, c’est exaspérant. Ce n’est donc pas le cas ici. Nous suivons Kelsea de l’extérieur. Nous avons accès à ses pensées mais dans une moindre mesure. De plus, tous les chapitres ne sont pas basés sur elle ce qui nous permet de nous familiariser avec d’autres personnages et de faire avancer l’histoire à un bon rythme. 


L’intrigue, à première vue, ne paraît pas exceptionnelle : c’est politique, il y a de la magie et nous sommes dans un univers fantasy médiéval où se mêlent quelques éléments de notre époque contemporaine. Le fait de mélanger le médiéval avec notre époque est intéressant, à mon sens. A l’époque de Kelsea, soit 300 ans après notre époque, les hommes vivent comme au Moyen Age, toute la technologie a disparu. Il n’y a plus de médecins, du moins chez les Tearling, on ne sait plus non plus (officiellement) fabriquer de poudre à canon. Pour certains, ce mélange pourrait être incohérent puisque nous n’avons pas réellement d’explications à tout cela. Personnellement, ça m’a plu : ça reste plausible, nous n’avons pas spécialement besoin d’avoir le détail et nous pouvons laisser notre imagination faire le travail.


Nous découvrons les us et coutumes du pays de Tearling, sur lequel doit régner Kelsea. Beaucoup de choses sont à revoir et à changer, elle a une très forte empathie pour ses sujets et l’écriture d’Erika Johansen est telle que nous la ressentons aussi en tant que lecteur. Ensuite, l’intrigue est menée par plusieurs personnages. Que ce soit Kelsea, l’héroïne, ou les personnages secondaires, presque tous ont droit à un passage selon leur point de vue, même les « méchants » de l’histoire. De ce fait, nous avons une longueur d’avance sur chacun des personnages, nous comprenons des choses qu’ils ne découvriront qu’ultérieurement. Néanmoins, certains personnages dévoilent des informations auxquels nous n’avons pas accès, elles sont délibérément cachées par le narrateur. Ces informations sont notamment identitaires. La curiosité du lecteur est forcément piquée.


Je suis une lectrice qui attache énormément d’importance aux personnages : ici, j’ai été servie. Ils sont nombreux mais ils nous sont introduits petit à petit, avec douceur. Impossible de s’y perdre. Certains sont détestables à souhait, d’autres sont plus ambigus et les derniers sont sympathiques. Commençons par parler de Kelsea. C’est une jeune fille somme toute assez banale, du moins, c’est ainsi qu’elle se voit. Elle se trouve laide, elle est décrite comme étant plutôt ronde (à mon avis, elle a plutôt une taille dans la moyenne, c'est-à-dire que je l’imagine rentrer dans un jean taille 40 voire 42 maximum). A un moment donné, elle évoque le besoin de faire un régime. Certains internautes critiquent cette précision : « Elle veut se sentir belle en maigrissant, ça renvoie encore une mauvaise image de la femme ». Oui, Kelsea ne se trouve pas jolie, oui Kelsea manque de confiance en elle. Mais la jeune fille a vécu 19 ans en autarcie, sans voir personne d’autre que ses parents adoptifs. De plus, sa mère adoptive faisait tout pour la déstabiliser et pour que Kelsea sache qu’elle n’était pas en vie pour être coquette. Alors, une fois confrontée aux jolies femmes croisées à la Cour, nobles ou servantes, je peux comprendre son malaise. De plus, elle est désireuse d’apprendre à combattre avec l’épée et elle est consciente qu’elle doit être en meilleure forme physique. Pour moi, la jeune fille montre qu’elle est normale : elle fait preuve de courage mais on sent son besoin d’avoir plus confiance en elle. Si ça passe par un régime, alors pourquoi pas ? De plus, elle se sait quelconque et le premier homme qu’elle trouve attirant lui dit sans prendre de gants qu’elle n’est pas à son goût. Tu m’étonnes que son manque de confiance en elle soit important ! Pourtant, elle ne se laisse pas abattre et finalement, tout cela n’est qu’un détail. En Kelsea, j’ai vu une jeune femme combative prête à tout pour sauver son royaume. Et en étant parfois trop téméraire et maladroite, elle fait de grosses erreurs qui vont lui coûter beaucoup, ainsi qu’à son peuple. Pour une fois, nous ne sommes pas face à une héroïne qui ne verra pas ses actions sans conséquences. Pour une fois, nous sommes face à une héroïne qui ne sait pas très bien ce qu’elle fait et qui n’excelle pas du premier coup et qui ne parvient pas non plus à maîtriser en un clin d’œil des pouvoirs exceptionnels. Ce schéma, je trouve que nous l’avons assez vu et c’est agréable de voir un changement ici.


Ensuite, j’ai adoré trois personnages, tous masculins : the Fetch, Pen et Mace. The Fetch est très peu présent mais il marque les esprits. D’emblée, nous comprenons qu’il a de l’allure, du style, du charisme. On sait très peu de choses sur lui, il titille notre intérêt. A chaque page, j’espérais qu’il ferait une apparition. On devine qu’il peut potentiellement devenir le prochain « love interest » de Kelsea : elle se sent attirée même si c’est un hors-la-loi qu’elle devrait arrêter. D’un autre côté, nous avons Pen. Il est le garde du corps attitré de Kelsea, il est discret mais sa présence est indispensable à Kelsea. Avec lui, à demi-mot, on comprend qu’il pourrait ressentir quelque chose pour la jeune fille. Le point de vue externe nous permet d’arriver à cette conclusion, mais je suis persuadée que ni lui ni elle ne sont conscients de l’attirance de Pen.  Au-delà de cela, je le trouve très simple et je pense qu’il risque de nous surprendre par la suite. The Mace, quant à lui, est le bras droit de Kelsea. Sans lui, elle ne serait rien et elle ne saurait pas gouverner (d’autant plus qu’elle tâtonne encore beaucoup). Il sait tout, il voit tout et pourtant fait quelques erreurs. Je n’imagine pas la suite sans lui. D’autres personnages, comme la Red Queen, l’ennemie Mortmesne de Kelsea, sont moins présents et moins plaisants mais je ne peux pas m’empêcher d’être intriguée. Elle est mauvaise mais elle semble tout aussi perdue que Kelsea.

J'ai beaucoup apprécié le fait qu'il n'y ait pas d'histoire d'amour centrale, prenant le pas sur l'intrigue. L'amour n'est pas complètement absent mais il n'est pas au premier plan. On devine ces histoires plus qu'on ne les voit. 
Ensuite, j'avais cru comprendre que la violence, le viol et la corruption était traités d'une manière innovante. Je m'attendais donc à ce que ça soit plus mis en avant. On comprend que Kelsea condamne tout cela, qu'elle sauve des jeunes femmes de leurs maris violents, qu'elle veut protéger les victimes et sanctionner les coupables. Elle est horrifiée face à la violence faites aux enfants et elle agit en conséquence. Mais en parallèle, nous sommes confrontés à la Reine de Mortmesne qui s'amuse avec ses propres esclaves sexuels et qui n'hésite pas à livrer des enfants à une sorte de démon... L'atmosphère générale ressentie est particulière. J'ai l'impression que l'auteur veut écrire une oeuvre féministe mais sa plume reste hésitante et les idées féministes ne sont pas assez transparentes et claires.


Pour conclure : oui on peut être énervé par le personnage de Kelsea qui se trouve laide et qui n’a pas confiance en elle. Oui on peut penser qu’il y a des incohérences dans l’histoire (celle qui m’a marqué : les gardes qui campent et qui semblent très peu protéger Kelsea… ils préfèrent boire et chanter). Mais le tout reste cohérent et prenant. Je ne me suis pas ennuyée. Il y a quelques détails inutiles mais qui ne m’ont pas gênée. Au contraire, ils font partie du style général de l’auteur. Et sur moi, ça a fonctionné. Vous le savez, il est difficile pour moi d’attribuer un coup de cœur à une lecture. Ici, je n’en suis pas loin. Alors, donnez sa chance à ce premier tome : c'est une lecture vivante, fantasy et qui tente l'innovation.

5 commentaires:

  1. Grrrr, tu m'as donné envie de le lire !!

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  2. Ouaaah je ne connaissais pas et maintenant je le veux !!!

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  3. Tiens, je ne connaissais pas du tout comme série, mais là tu me donnes bien envie de découvrir. Merci beaucoup :D (ma wishlist en revanche te remercie moins)

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