mercredi 18 juin 2014

Eugène Ionesco : Rhinocéros



Rhinocéros

"Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." Tout langage stéréotypé devient aberrant. C'est ce que Ionesco démontre dans Rhinocéros, pièce qui a tout d'abord vu le jour sous la forme d'une nouvelle. Partisan d'un théâtre total, il porte l'absurde à son paroxysme en l'incarnant matériellement.
Allégorie des idéologies de masse, le rhinocéros, cruel et dévastateur, ne se déplace qu'en groupe et gagne du terrain à une vitesse vertigineuse. Seul et sans trop savoir pourquoi, Bérenger résiste à la mutation. Il résiste pour notre plus grande délectation, car sa lutte désespérée donne lieu à des caricatures savoureuses, à des variations de tons et de genres audacieuses et anticonformistes. La sclérose intellectuelle, l'incommunicabilité et la perversion du langage engendrent des situations tellement tragiques qu'elles en deviennent comiques, tellement grotesques qu'elles ne peuvent être que dramatiques.

MON AVIS :

Etant dans ma période classique, je désirais lire une pièce de théâtre. C’est rapide à lire et c’est un genre littéraire que j’apprécie beaucoup. Mon choix s’est porté sur Rhinocéros pour une raison simple : je n’avais jamais lu de Ionesco et je reste persuadée que c’était un gros manque à combler. 

Rhinocéros raconte l’histoire d’une petite ville qui subit une épidémie. Toutes les personnes tombant malades finissent par se transformer en rhinocéros. Avouez que la banalité est absente de ce synopsis. Evidemment, nous nous trouvons face à une pièce du XXème siècle et elle répond donc à certains critères « définis » par l’époque et le théâtre de l’absurde.

La première partie de la pièce penche plutôt vers le comique. En effet, les échanges étaient tellement décalés qu’ils en paraissaient drôles. De plus, la situation originale rendait un tout très loufoque. En tant que lecteur, nous sommes de suite confrontés à l’absurdité des événements. Le langage employé par l’auteur s’ajoute à cette sensation d’étrange. Entre le logicien et le vieillard qui font des syllogismes sans logique et la rubrique pour chats écrasés dans le journal, nous voilà servis. De plus, ce premier acte a un rythme très soutenu donc impossible de s’ennuyer.

Dans le deuxième et troisième acte, l’histoire prend une tournure un peu plus dramatique pour arriver à son apogée dans les dernières pages. Chaque personnage se trouve confronté au rhinocéros. Nous assistons même à la métamorphose de l’un d’entre eux sur scène. Pour les metteurs en scène, cela doit être un vrai challenge et j’adorerai en voir une ou deux. 

La fin est très poignante. Le personnage principal est confronté à un choix. Il est le seul à résister à cette épidémie. Il hésite alors à suivre l’exemple et finir rhinocéros ou résister jusqu’au bout. Cette fin peut laisser perplexe mais l’on comprend grâce aux explications fournies que Ionesco utilise sa pièce afin de faire une critique de la montée du totalitarisme et qu’il aborde les thèmes du conformisme et de la résistance à la veille de la Seconde Guerre Mondiale.

Pour conclure : cette pièce est ingénieuse, drôle et dramatique à la fois. On baigne dans un absurde qui n’est pourtant pas dénué de sens. 

Un gif pour résumer en image mon avis : 
 Lu et chroniqué en juin 2014

6 commentaires:

  1. Oula j'ai un très mauvais souvenirs de Rhinocera de Ionesco, non je ne l'ai pas lu mais je l'ai eu au BAC de français pour le commentaire de texte (si je me rappelle bien) et ça m'avait complétement bloqué. J'avais rien compris xD

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    1. A expliquer ça ne doit pas être évident ! Mais je t'assure que la pièce est très sympa !

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    2. ah bah j'ai eu 9, heureusement que j'étais en S ^^
      ce serait bien de pouvoir venir piocher dans ta bibliothèque :p

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    3. Pourquoi voudrais tu piocher dans ma bibliothèque ? :p

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    4. bah pour les classiques, pour tester :p pour éviter d'acheter et détester

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    5. Je suis pas sûre d'en avoir tant que ça ^^

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