mercredi 21 mai 2014

John Boyne : Mon père est parti à la guerre



CRITIQUE REALISEE DANS LE CADRE DES CHRONIQUEURS GALLIMARD
Mon père est parti à la guerre

28 juillet 1914. Le jour où la guerre éclate, le père d'Alfie promet qu'il ne s'engagera pas. Et rompt sa promesse le lendemain. Quatre ans plus tard, Alfie ignore où il se trouver. Est-il en mission secrète comme le prétend sa mère ? Alfie veut retrouver son père.

MON AVIS :

Pour commencer, un grand merci aux éditions Gallimard Jeunesse/On lit plus fort pour l’envoi de ce roman. Lorsque je l’ai vu dans ma boîte aux lettres, j’ai été très heureuse. En effet, deux jours plus tôt, j’avais hésité à le prendre en VO dans ma librairie (avant de me rabattre sur un roman de Neil Gaiman).


En cette année 2014, nous commémorons le centenaire de la Première Guerre Mondiale. Cette période de l’Histoire est très importante : le devoir de mémoire veut que nous nous en rappelions pour ne pas commettre à nouveau les mêmes erreurs (ou en commettre de pires, vu la technologie de notre ère…). Ce livre tombait donc à pic, même si je doute que cette parution en 2014 soit un hasard.


L’histoire est celle du petit Alfie, qui a cinq ans en 1914. Son père s’engage en tant que soldat et disparaît. Alfie veut à tout prix le retrouver. En parallèle, le petit garçon veut aussi aider sa mère à joindre les deux bouts. Le petit garçon a une force de caractère impressionnante. Néanmoins, ce caractère correspond à celui d’un enfant. Les pensées d’Alfie sont naïves mais au fur et à mesure que la guerre continue, on sent une certaine maturité le gagner par rapport à certaines choses. Nous avons toutes ses pensées à disposition et on s’attache forcément à ce petit bonhomme qui croit dur comme fer en ses valeurs.


Mais l'’histoire de ce petit livre est aussi très intéressante à suivre. Alfie veut sauver son père, il veut aider sa mère… On suit ses petites aventures d’un œil attendri et inquiet de peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Cependant, l’histoire me semblait parfois surréaliste. En effet, Alfie se met dans des situations un peu improbables pour l’époque et pour son âge. Néanmoins, cela ne gêne pas la lecture. De plus, tout au long du roman, il rencontre des personnes qui vont l’aider plus ou moins inconsciemment. J’ai tout particulièrement adoré la rencontre avec David Lloyd George. Ce personnage – qui est plus qu’un personnage quand on y réfléchit – donne au récit une dimension encore plus réelle. 


Mais John Boyne ‘utilise’ Alfie pour parler de la guerre. Cela rend ce roman d’autant plus intéressant. En effet, même s’il ne s’oriente pas vers les horreurs des champs de bataille, John Boyne nous apprend des choses sur l’arrière et sur les civils anglais qui ne sont pas au front. L’auteur ne rentre pas dans le détail puisqu’il s’agit évidemment d’une lecture jeunesse mais il arrive à faire passer le principal. Les enfants ne vont plus nécessairement à l’école, les enfants travaillent, certains voisins sont déportés, d’autres sont objecteurs de conscience. Ce dernier cas m’a énormément marqué car je ne savais pas ce que c’était. Un objecteur de conscience est une personne qui refuse de commettre tel ou tel acte ou d’obéir à telle loi pour être en accord avec sa conscience. Apprendre des choses en lisant : j’adore.


En résumé, Mon père est parti à la guerre est un roman que petits et grands peuvent lire. L’histoire d’Alfie est attendrissante, surprenante et historique.

Lu et chroniqué en mai 2014   

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