Elizabeth Aston : Les filles de Mr Darcy

Les filles de Mr Darcy

Vingt années après Orgueil et Préjugés, nous faisons la connaissance des cinq filles d'Elizabeth et Darcy. Alors que leurs parents sont en voyage à Constantinople, les demoiselles viennent passer quelques mois à Londres chez leur oncle Fitzwilliam. La découverte de la vie citadine, des plaisirs et des disgrâces qu'elle offre, associée au caractère fort différent de ces jeunes personnes, va mener à des aventures – et des amours – inattendues, dans un cadre particulièrement mondain, où de nombreux individus se côtoient. On retrouve avec plaisir certains personnages créés par Jane Austen.

MON AVIS :

Pour ceux qui ne le savent pas encore, sachez que je suis une très grande fan de Jane Austen et tout particulièrement de son roman Orgueil et préjugés que je connais par cœur. J'aime énormément son univers, ses personnages, ses intrigues. Darcy et Elisabeth Bennett sont deux de mes personnages favoris de la littérature. C'est pourquoi quand j'ai vu cette suite chez Milady, je me suis dit que je me devais de la lire. J'en ai déjà lu une La mort s'invite à Pemberley de P.D James (Chronique) mais je n'avais pas été convaincue plus que ça. J'ai pourtant souhaité donné sa chance à ce livre d'Elizabeth Aston. La couverture me plaisait et la quatrième de couverture semblait prometteuse.

J'ai commencé le livre il y a un mois. Mauvaise idée car je suis ensuite entrée en période d'examens intense. Alors que le début du roman me charmait complètement, j'ai dû arrêter ma lecture pour trois semaines (trois semaines durant lesquelles je n'ai lu que mes livres de cours et mes cours. J'étais en manque de lecture plaisir). Le livre était posé sur ma table de nuit et me faisait de l'œil tous les soirs. Alors le jour de mes vacances, je me suis jetée dessus et en 2 jours, je l'avais fini. Mais mon ressenti dans tout ça, quel est-il ?

Le début de ma lecture, avant ma pause forcée, a été absolument parfait. J'ai vraiment adoré. On ne retrouve ni Darcy ni Elizabeth, l'auteure ayant trouvé un moyen de les évincer de l'histoire et ainsi de ne pas s'attaquer à leurs fortes personnalités, mais pour autant les autres personnages semblaient sympathiques. Durant les cent premières pages, j'ai découvert avec joie les personnages principaux, la ville de Londres et ses bals. J'ai été transportée. Je me dis que j'aurais adoré pouvoir évoluer à cette époque : le faste sans être trop fastueux, les hommes plein de galanterie (avouez que la galanterie de l'époque à un certain charme !), les robes etc. Ca peut paraître assez frivole dit comme ça, mais je suis sûre que ça devait être une période intéressante à vivre.

Puis dans la seconde partie de ma lecture, vers la page 200, j'ai commencé à déchanter. Les jeunes filles, personnages principaux de l'histoire, ont commencé à me taper sur le système notamment l'aînée et les deux jumelles. L'aînée, dont j'ai déjà oublié le nom à l'heure qu'il est, est tellement prude que ça en est exaspérant. Elle est très pessimiste, elle s'alarme sans cesse et ne fait rien dans la demi-mesure. Elle amplifie tout, faisant pire que mieux. Les jumelles, calquées sur le modèle de Kitty et Lydia de l'œuvre originale, m'ont aussi énormément agacée. Elles sont très jeunes, pleines de vie et très jolies. Mais qu'est ce qu'elles sont insupportables à n'en faire qu'à leur tête, à ne pas respecter leurs aînées et à mettre la famille sans dessus dessous à cause de leurs bêtises. Et ce pauvre Colonel Fitzwilliam, personnage repris de Jane Austen... Il était si doux et gentil dans l'œuvre de Mme Austen. Ici, il est égoïste, limite abject. Je n'ai absolument pas aimé ce qu'Elizabeth Aston a fait de lui. Camilla, cadette de la famille Darcy et narratrice, ne m'a pas déplu. Et heureusement, sinon je crois que j'aurais abandonné ma lecture. Elle est vive d'esprit, aime les voyages... Elle ne suit pas les stéréotypes de l'époque. Quant aux personnages masculins, ils m'ont globalement tous laissée de marbre. Quand je lis une romance, j'aime bien pouvoir m'attacher à au moins un des hommes de l'histoire. Mais ici, je n'ai eu aucune petite étincelle pour aucun d'entre eux. En clair, les personnages ne m'ont pas emballée. De plus, la société paraît tellement plus mesquine, méchante, malsaine que dans Orgueil et préjugés... J'en ai eu mal au cœur et j'ai même décidé que finalement j'étais peut être née à la bonne époque.

Quant à l'intrigue, je trouve qu'elle respecte le schéma de Jane Austen : 5 filles en société sont à marier. Elles cherchent évidemment un bon parti mais les hommes ne sont pas en reste et cherchent eux aussi à faire un bon mariage. Mais ici, exit l'histoire d'amour, on parle beaucoup plus des dots de chacune et du capital de chacun. Il n'y a pas d'étincelles non plus entre les personnages et les couples qui se forment. On est loin du lien qui se tissait petit à petit entre Darcy et Elizabeth Bennett. Le coup de pompon aura été avec les deux sœurs jumelles : aucune originalité.

En réalité, je m'attendais à une suite et non pas à un semblant de copier-coller de l'histoire originale. C'est ce qui m'a en grande partie déçue bien que je n'ai absolument pas détesté ma lecture. J'ai pris un certain plaisir à lire les aventures des filles Darcy mais je ne suis pas convaincue. Je ne le déconseille pas car je pense qu'il peut plaire à ceux qui aiment ce type d'histoires (style un peu pédant, intrigues amoureuses dans une société mondaine hypocrite...) mais quitte à vouloir en lire, jetez vous sur Orgueil et Préjugés.

 Lu et chroniqué en décembre 2012